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PDG : purge disciplinaire contre cinq cadres accusés de «subversion»

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En pleine tourmente interne, le Parti démocratique gabonais (PDG) a tranché dans le vif. Cinq de ses membres, dont d’anciens cadres de premier plan, ont été radiés avec fracas le 11 juillet 2025 pour « activités subversives », défiance envers le directoire provisoire, et prise de parole illégitime au nom du parti. Une purge qui sonne comme une mise en garde à tous les contestataires de la ligne officielle.

Ali Akbar Onanga Y’Obegue, Francis Nkea Nzigue, Noé Mesmin Kondodo, Arthur Benga Djemé et Sylvestre Nzue Ntoutoume : voici les cinq figures désormais indésirables dans les rangs du PDG. Leur faute ? Avoir contesté la légitimité du directoire provisoire mis en place après le retrait politique d’Ali Bongo en septembre 2024, et multiplié les déclarations jugées séditieuses par la Commission centrale de discipline du parti.

Des « appels à l’insubordination » balayés

De la déclaration du 23 avril 2024 appelant à une « clarification des instances » du parti, à celle du 12 avril 2025 affirmant que le PDG entrerait dans l’opposition, les faits reprochés dressent le portrait d’un courant dissident organisé. Pour le PDG, il s’agit ni plus ni moins que d’une tentative de déstabilisation interne. Martial Midépani, vice-président de la commission disciplinaire, a dénoncé « un groupe factieux et illégitime » cherchant à imposer un autre agenda politique, en totale rupture avec les orientations issues du 13ᵉ congrès extraordinaire.

Pire, les concernés sont accusés de ne pas avoir répondu aux convocations de la commission, signe selon le parti, d’un « mépris manifeste de l’autorité statutaire » et d’une « volonté assumée de nuire ». L’exclusion est donc définitive, assortie d’une interdiction formelle de toute prise de parole au nom du parti.

Une ligne rouge tracée

Pour le PDG, cette décision marque une ligne rouge : celle de la discipline partisane. Sont évoqués dans le communiqué : l’intelligence avec l’adversaire, la délation, le soutien à une candidature extérieure, et une « atteinte grave à l’unité du parti et à l’ordre public ». Une formulation aux allures de procès politique, à l’heure où le PDG tente de se réorganiser dans un contexte de transition incertain.

Ces exclusions, loin d’être anodines, traduisent la volonté du directoire provisoire d’imposer son autorité, de verrouiller les canaux d’expression et de réprimer toute dissidence. Elles ouvrent aussi une brèche sur les tensions internes profondes qui minent un parti historiquement habitué au pouvoir, mais désormais contraint de se redéfinir. Une chose est sûre : la guerre des héritiers d’Ali Bongo est loin d’être terminée.

Morel Mondjo Mouega

Titulaire d'une Licence en droit, l'écriture et la lecture sont une passion que je mets au quotidien au profit des rédactions de Gabon Media Time depuis son lancement le 4 juillet 2016 et de GMTme depuis septembre 2019. Rédacteur en chef

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