Événement de Mitzic : le gouvernement appelle au respect des libertés fondamentales
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Ce jeudi 13 février 2025, un épisode troublant a secoué la ville de Mitzic, dans la province du Woleu-Ntem. En pleine tournée politique, les membres de la plateforme Ensemble pour le Gabon (EPG), dirigée par Alain-Claude Bilie-By-Nze, ont été pris à partie par un groupe d’individus hostiles à leur présence. L’incident, survenu devant l’hôtel où résidait la délégation, a été marqué par des menaces, des insultes et des actes d’intimidation, soulevant des inquiétudes sur le climat politique à quelques semaines de l’élection présidentielle du 12 avril 2025.
Des menaces explicites contre Bilie-By-Nze. Selon des témoins, les tensions ont éclaté en début de soirée, alors que Bilie-By-Nze et son équipe regagnaient leur hôtel après une journée d’échanges avec les populations locales. Sur place, un groupe d’individus surexcités a manifesté son hostilité, proférant des menaces directes à l’encontre de l’ancien Premier ministre.
Parmi eux, un certain Jean François Ondo Eyime, qui s’est particulièrement illustré en lançant des propos alarmants. « Si Bilie-By-Nze traverse là, je lui mets les plombs. C’est préparé, tout est là ! » a-t-il scandé, devant des témoins médusés. Cette déclaration, largement relayée sur les réseaux sociaux, a soulevé un tollé national, certains y voyant une atteinte grave au principe fondamental de la démocratie : la liberté d’expression et de circulation.
Une réaction tardive des autorités ?
Face à l’indignation générale, le Ministère de l’Intérieur et de la Sécurité, dirigé par Hermann Immongault, a publié un communiqué le 14 février 2025, rappelant les principes fondamentaux garantis par la Constitution gabonaise. « La liberté d’expression et de manifestation est un droit fondamental, mais elle n’a pas vocation à autoriser que l’on puisse durablement porter atteinte à notre vivre-ensemble et au Pacte républicain », a déclaré le ministre.
Il a également condamné les obstructions aux libertés ainsi que les propos incendiaires de certains acteurs politiques, appelant toutes les parties à la responsabilité et au respect du processus de Transition. Si le communiqué du gouvernement met en garde contre toute tentative de déstabilisation du retour à l’ordre constitutionnel, aucune annonce n’a été faite quant aux éventuelles poursuites contre les auteurs de ces menaces.
Pourtant, l’article 240 du Code pénal gabonais punit de cinq ans d’emprisonnement toute menace de mort, qu’elle soit verbale ou écrite. Cette situation pose une question cruciale : les autorités judiciaires vont-elles se saisir de cette affaire pour établir des responsabilités ? Ou assistera-t-on à un laxisme qui pourrait encourager de nouveaux actes d’intimidation politique ?
Dans un climat électoral déjà tendu, l’inaction du parquet de la République d’Oyem pourrait être perçue comme un feu vert à l’escalade des violences politiques. Le ministère de la Justice garant des libertés individuelles doit instruire les parquets à faire preuve de fermeté pour dissuader les extrémistes et prévenir les violences.
GMT TV