Enseignement supérieur : Vers un mécanisme de soutien aux politiques recherche & innovation
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En développant, dans ses nombreuses prises de parole sur l’Enseignement supérieur et la Recherche scientifique, l’idée de l’institutionnalisation d’un Mécanisme de soutien aux politiques Recherche et Innovation, en complément de l’important investissement consenti et prévu dans le domaine infrastructurel, le Président de la Transition a créé les conditions d’une attente cordiale avec les mondes universitaire et du développement durable du Gabon.
Placé en situation administrative faîtière, il n’est pas de trop, pour moi, d’en dire quelques mots supplémentaires, notamment sur le contexte et la portée multidimensionnelle de cet exceptionnel engagement.A propos du contexte politique Le 30 août 2023, le Gabon a connu « un réveil non-conventionnel » pour posticher Emmanuelle Santoire : une prise du pouvoir par les Forces de Défense et de Sécurité. Cette « anormalité politique en régime démocratique » a été, à la surprise des observateurs africains et internationaux, unanimement soutenue par le peuple gabonais.
En vue de « restaurer les institutions », un régime inclusif de Transition a été institué. Une sorte d’union s’est formée autour des constats critiques sur l’ancien système et la nécessité d’inverser radicalement les situations mises à l’index. Le Président de la République, le Général de Brigade Brice Clotaire OLIGUI NGUEMA, en fait un bréviaire. Il a ouvert un vaste chantier de réformes tous azimuts qui n’épargne aucun secteur de la vie nationale.
Précisément, le Président de la Transition a fait de la Recherche-Innovation un de ses chevaux de bataille. Il propose de consentir autant de moyens qu’il en faut pour qu’en « terre d’opportunités » qu’est le Gabon, il soit mis fin à la déconnexion entre la recherche, l’innovation et le secteur productif et social, et que le pays valorise les résultats de la recherche et de l’innovation.
Sur l’engagement politique
Le Président de la République compte, à brève échéance, apporter des réponses concrètes aux légitimes préoccupations des experts nationaux qui font observer que le Gabon peine à valoriser les acquis de la recherche scientifique et innovation (de produits, de procédés, de commercialisation, organisationnelle, environnementale). Notre pays n’a que fort rarement utilisé les résultats de la recherche, pourtant probants, en dépit de l’importance des besoins de la société.
C’est pour cela que le Président de la République compte faire de la R&I, « le moteur de l’innovation dans l’industrie, les services et le secteur public », en mettant en synergie l’ensemble de l’écosystème comprenant les universités et Grandes Ecoles, les Centres de recherche et Laboratoires, le secteur public, la société civile, mais aussi en créant un Mécanisme de soutien aux politiques de recherche et d’innovation. Il répond ainsi aux attentes des chercheurs qui ont toujours souhaité une meilleure accessibilité des résultats de la recherche et innovation qui seront facilement diffusés, exploités et utilisés par la société tout entière.
En ces domaines, le Gabon est un pays à fort potentiel qui ne peut faire l’économie d’une recherche de pointe. Le Mécanisme ouvrira la voie à une véritable recherche publique et à un Agenda national de la recherche et de l’innovation sur les problèmes tels que l’exploitation des potentiels dans le changement climatique, l’insécurité alimentaire, l’insécurité énergétique et l’hydraulique, l’insécurité sanitaire, la transition verte, etc., auxquels le pays fait face.S’agissant de la soutenabilité du Mécanisme.
Pour la soutenabilité du processus enclenché, le Président laisse entrevoir la possibilité de création d’un Fonds pour l’Innovation et l’Excellence universitaire, la construction, dans les universités, d’espaces d’innovation pour le transfert des technologies, le développement des incubateurs d’entrepreneurs… La contrainte de l’infusion de la recherche de nouveaux investissements et la construction de structures de rang mondial sont des défis dont la prise en compte est essentielle pour libérer le potentiel national.
Mon avis est clair
Ces innovations sont fondamentales en ce qu’elles permettront enfin la matérialisation d’un écosystème R&I, autrement dit, d’un cadre partenarial entre le gouvernement, les universités, les industries et la société. Elles répondent à une demande sociale précise et attendue.
Pour les universités, ce sera une transformation radicale puisqu’elles vont mieux remplir certaines de leurs missions en s’assurant l’impact sociétal de leur recherche scientifique ; une recherche interdisciplinaire, à la fois fondamentale et appliquée, sur la base de thématiques générées par la stratégie de développement de l’État (domaines prioritaires) et le partenariat PPP pour relever les défis sociétaux, notamment technologiques, industriels, les systèmes informatiques et de la communication comme la cybersécurité, l’automatisation, la robotique, l’intelligence artificielle et l’ensemble des technologies fournies aux gouvernements pour accroître l’efficacité de leurs opérations internes, etc. Cette clarté de la vision force mon admiration.
Jean-François OWAYE, Professeur Titulaire d’Histoire
Vice-Recteur 1 de l’Université Omar Bongo
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