Emma’a : Déesse de l’amour ou princesse du goumin ?

Emma Issembe, plus connue sous son nom d’artiste Emma’a, s’est solidement ancrée dans le paysage musical gabonais. Ses mélodies, souvent d’une profonde sensibilité, explorent les multiples facettes de l’amour, des bonheurs les plus intenses aux déceptions les plus amères. Mais alors, Emma ne fait-elle que célébrer les joies de l’amour dans ses chansons , où est-elle le porte-voix des cœurs brisés ?
Emma’a a su rapidement se faire une place de choix au Gabon, et bien au-delà. Sa voix suave, reconnaissable et ses textes touchants ont conquis un public large et fidèle. Dès ses débuts, elle s’est distinguée par sa capacité à chanter sur des thèmes universels, en mettant l’amour au cœur de son répertoire. Des morceaux comme « Serré« , » Donne moi tout « , ou encore » Encré » illustrent parfaitement la facette « déesse de l’amour » d’Emma’a. Ces chansons sont de véritables appels à la passion, à la complicité et à la profondeur des sentiments amoureux. Elles célèbrent l’union, la confiance et la joie d’une relation épanouie, posant Emma’a comme la messagère des amours réussis, celle qui sait mettre des mots sur le bonheur partagé et les liens indéfectibles.
Emma’a au service de l’art et des fans !
Pourtant, une partie de son œuvre nous plonge dans le côté obscur des relations. Pour beaucoup, Emma’a est aussi la princesse du goumin, une artiste qui n’hésite pas à dévoiler les cicatrices laissées par l’amour. Son titre » Ça m’a laissé » résonne comme un échos douloureux des ruptures passées, des souvenirs qui peinent à s’effacer ou le morceau » Pas deux fois » qui incarne une résilience amère, la volonté farouche de ne plus revivre les mêmes souffrances.Ou encore « Menteur » qui est une accusation frontale, qui montre la trahison et le désenchantement. Ces chansons, parfois de tristesse ou de colère, ont contribué à forger l’image d’une artiste qui a elle-même connu le goumin .
Si l’opinion publique perçoit parfois Emma comme une artiste « qui ne fait que se plaindre de l’amour » ou qui joue la carte de victimisation ,elle est en réalité bien plus qu’une simple reine du goumin .Elle se mue en un instrument, une caisse de résonance des réalités amoureuses dans toute leur entièreté. Sa voix n’est pas uniquement le miroir de ses propres expériences, mais bien le porte-voix des joies et des peines ressenties par des milliers d’individus.Lors de ses différentes interviews télévisées, Emma’a a souvent clarifié sa démarche artistique. Elle affirme par exemple « Mes chansons, ce n’est pas toujours ma vie. C’est la vie de mes amis, de ma famille, des histoires que j’entends. L’amour est universel, et ses problèmes aussi ».
Ou encore, « Je ne suis ni une gourou de l’amour ni une spécialiste du malheur. Je suis une artiste qui raconte des histoires, et l’amour, dans toutes ses formes, est la plus belle des histoires à raconter, même quand elle fait mal ». Ainsi donc , Emma’a ne se contente pas d’être l’étendard d’un amour parfait ni l’ambassadrice des peines de cœur. Elle est la narratrice des émotions humaines, une artiste dont l’authenticité réside dans sa capacité à explorer les contours des sentiments amoureux. Elle nous rappelle, à travers ses mélodies, que la joie et la tristesse sont les deux faces indissociables d’une même pièce dans le grand jeu des relations, et qu’il est profondément humain de les ressentir toutes deux.
Mariska IKAPI
GMT TV