Ella Nguema : « Que le PDG déchu ne veuille pas assumer son statut d’opposant, c’est frustrant »

Invité du Canapé Rouge de Gabon Media Time, ce 21 juillet 2025, le député de la Transition et président du Front patriotique gabonais (FPG), Gérard Ella Nguema, a livré une critique sans détours de la scène politique nationale. S’exprimant sur les tensions internes qui secouent le Parti démocratique gabonais (PDG), l’homme politique a dénoncé l’ambiguïté persistante autour de son positionnement depuis la chute du régime d’Ali Bongo Ondimba, le 30 août 2023. Selon lui, les difficultés de structuration du PDG post-régime sont symptomatiques d’une crise morale plus profonde.
Dans un ton mêlant franchise et gravité, Gérard Ella Nguema a fustigé ce qu’il considère comme des pratiques politiques opportunistes. « Comment voulez-vous qu’un parti déchu, qui a eu une gouvernance catastrophique pour le pays, ne veut même pas rester à sa place c’est-à-dire être dans l’opposition ? C’est parce qu’on ne fait pas la politique par conviction, mais pour des postes », a-t-il martelé. Loin de s’arrêter à une simple critique, il a souligné l’importance de la cohérence en politique « Que ce parti déchu ne veuille pas assumer sa position de parti d’opposition, c’est frustrant ».
Vers une clarification imposée ?
Face à ce climat d’indécision et d’ambivalence, le président du FPG a rappelé l’existence de mécanismes légaux prévus par les nouvelles dispositions de la loi sur les partis politiques. Il appelle les protagonistes à saisir la justice pour trancher le conflit d’autorité interne au PDG. Faute de quoi, « le ministère de l’Intérieur peut suspendre les activités des deux tendances qui se disputent le leadership », a-t-il averti. Pour Ella Nguema, cette éventualité ne serait pas une victoire mais un échec collectif. « Toutes ces choses m’amènent à me demander, sommes-nous vraiment sur la voie du redressement politique ? »
Pour conclure, Gérard Ella Nguema estime qu’il est temps de rompre avec l’hypocrisie et de restaurer une morale en politique. Il en appelle à la responsabilité du ministre de l’Intérieur qui, selon lui, sera bientôt interpellé par les faits. Toutefois, il espère un sursaut de lucidité au sein du PDG : « Il serait malheureux si on en venait à la suspension. Il serait intéressant que les pdgistes se présentent devant les gabonais avec des masques dégagés ».
GMT TV