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Edmond Epoma Ngadi : «Hervé Patrick Opiangah vit un sacrifice politique maquillé en procès pénal»

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Alors que l’affaire judiciaire visant Hervé Patrick Opiangah s’enlise depuis plus de sept mois dans un flou juridique inquiétant, l’Union pour la Démocratie et l’Intégration Sociale (UDIS) tire une nouvelle fois la sonnette d’alarme. Dans une déclaration au vitriol rendue publique ce 21 mai 2025, le porte-parole Edmond Epoma Ngadi accuse frontalement la justice gabonaise de livrer leur président à une « vendetta politique », en totale contradiction avec le serment du Chef de l’État et les règles élémentaires de droit.

Une dénonciation vigoureuse, où se mêlent interpellation citoyenne, rappel au droit et critique directe d’un pouvoir judiciaire jugé inféodé. Pour l’UDIS, l’acharnement contre l’homme d’affaires et ancien membre du gouvernement à la suite du coup d’état perpétré par le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) s’apparente à une tentative d’éradication politique masquée sous couvert de procédure pénale.

Une justice à deux vitesses ?

« Il n’y a ni délit, ni victime, ni charge retenue contre Monsieur Opiangah. Pourtant, on refuse de prononcer un non-lieu », a martelé Edmond Epoma Ngadi, prenant appui sur l’article 195 du Code de procédure pénale gabonais. Cet article, clair dans sa formulation, stipule que « la chambre d’accusation examine s’il existe contre l’inculpé des charges suffisantes » et qu’en l’absence de ces dernières, elle « déclare qu’il n’y a lieu à suivre ». Pourtant, la justice gabonaise a choisi de renvoyer l’affaire en instruction, sans base légale claire.

L’UDIS rappelle que la présumée victime dans cette affaire, qui n’est autre que la fille de Lucie Biloghe et d’Hervé Patrick Opiangah, a fermement contesté les faits allégués et a même déposé une plainte en diffamation contre les instigateurs de ces accusations. Malgré ces éléments, la justice gabonaise poursuit l’instruction. Une « contradiction manifeste » pour le parti politique, qui voit là une violation grave de l’article 3 du Code de procédure pénale sur la présomption d’innocence.

Opiangah victime expiatoire d’un système ?

Pour Edmond Epoma Ngadi, il ne s’agit plus d’un simple dysfonctionnement judiciaire, mais d’une dérive systémique. « Ce dossier vide est la preuve d’une volonté délibérée de détruire un homme, son entreprise, sa famille et sa base politique », affirme-t-il. À ses yeux, l’État de droit est aujourd’hui foulé aux pieds par des magistrats qui « pervertissent la loi et inventent le droit », transformant le Palais de justice en chambre d’exécution politique.

L’UDIS questionne d’ailleurs l’égalité de traitement entre les justiciables. À titre de comparaison, le parti cite l’affaire de Sylvia et Noureddin Bongo, remis en liberté en attendant leur procès, bien que les procédures soient également pendantes. « Pourquoi deux poids, deux mesures ? », s’interroge le porte-parole du parti.

Un serment présidentiel mis à l’épreuve

Au-delà du droit, c’est à la conscience du Chef de l’État que s’adresse cette déclaration. Car le président Brice Clotaire Oligui Nguema, dans son serment du 3 mai 2025, s’est engagé à « respecter et défendre fidèlement la Constitution et l’État de droit ». « Servir, protéger et unir tous les Gabonais, y compris ceux de la diaspora », avait-il affirmé, la main levée devant la Nation.

Mais selon l’UDIS, le maintien de cette procédure absurde contre leur leader contredit frontalement ces engagements. « Le peuple vous regarde, Monsieur le Président de la République », avertit Edmond Epoma Ngadi, estimant que le silence de la première institution sur ce dossier fragilise la cohésion nationale et mine la crédibilité du pouvoir.

Un appel à la justice et à l’histoire

Face à ce qu’ils considèrent comme « une violation gravissime de l’État de droit », les militants de l’UDIS appellent à l’arrêt immédiat des poursuites et à la réhabilitation pleine et entière de leur leader. Car, insistent-ils, « quand le droit s’efface, la République vacille ». Dans une ultime interpellation, Edmond Epoma Ngadi exhorte les institutions gabonaises à sortir de ce qu’il qualifie de « mascarade politico-judiciaire » : « L’histoire retiendra que la Vème République a commencé en sacrifiant 6 500 emplois et en piétinant le droit. Est-ce cela le nouveau Gabon que nous voulons ? » conclut-il, dans une charge implacable contre une justice qui, selon lui, a renié sa mission première : dire le droit au nom du peuple.

Henriette Lembet

Journaliste Le temps est une donnée fatale à laquelle rien ne résiste...

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