Diplomatie : Sao Tomé-et-Principe veut ériger sa première ambassade à Libreville

Dans une démarche inédite, le diplomate santoméen Vasco Hugo dos Ramos Bonfim a officiellement sollicité, ce mercredi 23 juillet 2025, l’attribution d’une parcelle dans la capitale gabonaise pour y construire une ambassade, un consulat et une résidence officielle. Une première dans l’histoire des relations bilatérales entre Libreville et São Tomé, qui marque un tournant stratégique dans la coopération entre les deux pays.

Après plusieurs décennies de relations discrètes, Libreville et São Tomé-et-Principe semblent vouloir donner une nouvelle épaisseur à leur partenariat. Et le geste est fort : l’ambassadeur Vasco Hugo dos Ramos Bonfim, en poste depuis 2024, a introduit auprès du ministre gabonais des Affaires étrangères, Michel Régis Onanga M. Ndiaye, une requête officielle pour l’octroi d’un terrain à Libreville. Objectif : ériger une représentation diplomatique permanente.

Un signal fort de rapprochement stratégique

« Les choses sont en bon chemin », a confié le diplomate, évoquant un projet ambitieux qui comprendra une chancellerie, un consulat et une résidence d’accueil pour les hautes autorités santoméennes. Cette initiative traduit la volonté du président Carlos Vila Nova de renforcer la visibilité de son pays dans la sous-région, en s’appuyant sur Libreville, carrefour diplomatique d’Afrique centrale.

Ce geste diplomatique s’inscrit dans une stratégie de consolidation des liens économiques, politiques et culturels entre les deux États. Il répond également à une dynamique plus large portée par le président gabonais Brice Clotaire Oligui Nguema, qui entend repositionner le Gabon comme un pôle d’attraction diplomatique, en phase avec la nouvelle architecture géopolitique régionale.

Une coopération à redynamiser

Jusqu’ici, les relations entre le Gabon et São Tomé-et-Principe ont souvent été symboliques, portées par des échanges ponctuels. Avec ce projet d’ambassade, c’est une nouvelle page qui s’ouvre : celle d’un partenariat institutionnalisé et durable. Libreville, qui accueille déjà plusieurs représentations diplomatiques africaines majeures, pourrait voir en cette demande un levier de rayonnement et de solidarité sud-sud renforcée.

À l’heure où de nombreux pays africains recentrent leurs relations diplomatiques, la démarche de São Tomé pourrait bien inspirer d’autres nations du Golfe de Guinée. En attendant la réponse officielle du Gabon, l’acte posé par Vasco Hugo dos Ramos Bonfim reste un signal fort d’un petit État insulaire qui entend exister pleinement sur la scène diplomatique continentale.