CSAIG : Ali Akbar Onanga et cie pour le maintien d’Ali Bongo comme Raïs des musulmans ?
La crise qui secoue le Conseil supérieur des affaires islamiques du Gabon (CSAIG) n’est pas prête de trouver son épilogue. Et pour cause, des réfractaires aux réformes, conduits par Ali Akbar Onanga, Conseiller spécial du Raïs Ali Bongo, viennent de désigner Rachid Mbadinga président par intérim du CSAIG. Une nomination qui fait suite au retrait d’Ismael Oceni Ossa, et qui vient surtout accentuer la crise au sein de cette prestigieuse institution.
C’est donc à la faveur d’une Assemblée générale spéciale, convoquée la semaine dernière, afin de statuer sur le cas du Raïs, que Ali Akbar Onanga et les membres présents, ont adoubé l’Imam Rachid Mbadinga comme nouveau président du CSAIG. Si ces derniers ont souvent pointé du doigt l’irrégularité de la démarche ayant conduit à la désignation au même poste de l’Imam Benyamine Andjoua, il convient tout aussi de s’interroger sur la légitimité de l’Imam Rachid Mbadinga, dont la nomination n’émane pas d’Ali Bongo, comme le prévoit la Charte.
Ali Akbar Onanga ou le refus de constater la vacance définitive du Raïs ?
Aussi irrégulière qu’elle soit, la désignation de l’Imam Rachid Mbadinga à la tête du CSAIG par une frange réfractaire aux réformes, dénote surtout d’une volonté du Conseiller spécial, de maintenir à son poste un Ali Bongo fragilisé par la maladie, et qui plonge toute une communauté religieuse dans la paralysie. En effet, le rôle conféré au Raïs par la Charte étant à l’origine de la crise actuelle, seul un empêchement définitif constaté par le bureau et par les collaborateurs du Raïs peut y mettre un terme. Une démarche à laquelle ne semblent pas disposés Ali Akbar Onanga et ses camarades, qui préfèrent s’accrocher aux vestiges d’un ordre vomis par une grande partie de la communauté musulmane.
En effet, après le conclave des Imams du Gabon, qui ont appelé à des réformes profondes au sein du bureau du CSAIG, le tour est venu il y a quelques jours, à la Fédération des Associations des femmes Musulmanes du Gabon (FAFEMG), de réaffirmer leur soutien à l’Imam Benyamine Andjoua, et d’appeler « Ismael Oceni Ossa à la lucidité », afin de prendre en compte les aspirations au changement, en vue d’une quiétude retrouvée. Quoi qu’il en soit, si l’apaisement voulu n’est pas pour tout de suite, l’affaire est désormais entre les mains de la justice, qui dispose de quelques jours pour rendre son verdict.