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Archives nationales : entre infiltrations, vandalisme et inertie administrative

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La Direction générale des Archives nationales, de la Bibliothèque nationale et de la Documentation gabonaise (DGABD) traverse une crise sans précédent. Entre dégradations dues aux infiltrations d’eau, manque de moyens financiers, actes de vandalisme et inertie administrative, le sort de la mémoire nationale est sérieusement menacé à l’ère de la restauration des Institutions.

Depuis des mois, des infiltrations d’eau endommagent gravement les boîtes contenant des archives inestimables. La chaleur, combinée à l’humidité, accélère la dégradation des documents, certains datant de plusieurs décennies. « Nous avons mis 60 ans à constituer ce patrimoine. Mais en une année, nous risquons de tout perdre », alerte un responsable de la DGABD sous couvert d’anonymat.

En réponse à cette situation critique, le Président de la Transition, le général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema, avait ordonné en février 2024 la construction d’un nouveau bâtiment. Le site d’Okala, identifié comme un lieu d’accueil, avait été validé en juin dernier, suscitant l’espoir d’un déménagement sécurisé. Cependant, malgré les démarches entreprises par la Direction générale du patrimoine, le projet reste bloqué à cause de l’inaction des certaines administrations compétentes en matière de l’exécution du budget. 

Inquiétudes sécuritaires après un acte de vandalisme

En attendant le déménagement, la DGABD a tenté de préparer le transfert des archives, comme en témoignent les nombreux cartons accumulés dans les halls d’exposition et les salles de travail. Toutefois, l’absence de moyens financiers freine considérablement ces efforts. « Déménager des archives demande des moyens spécifiques pour protéger les supports et leur contenu », souligne une source proche du dossier.

La situation a pris une tournure encore plus alarmante le vendredi 29 novembre 2024, lorsque des inconnus ont vandalisé les locaux, lançant des pierres qui ont brisé une vitre. Ce geste a créé un climat d’insécurité parmi les employés. « Nous ne nous sentons plus en sécurité dans ce lieu », confie une employée. Cet incident met en lumière l’urgence de relocaliser les archives dans un espace sécurisé.

Un appel à une action rapide et décisive

Malgré les nombreux défis, la DGABD reste déterminée à sauvegarder le patrimoine national. Cependant, elle ne peut agir seule. La responsabilité de débloquer les fonds nécessaires incombe désormais aux plus hautes autorités pour que la mémoire de la Nation soit sauvegardée de la façon la plus efficace. 

La perte de ces archives serait une catastrophe pour la mémoire collective du Gabon. Il est impératif que les actions nécessaires soient entreprises rapidement pour protéger ces documents qui reflètent l’histoire et l’identité nationale.

Henriette Lembet

Journaliste Le temps est une donnée fatale à laquelle rien ne résiste...

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