Addis-Abeba : une bonne communication, un outil crucial pour la santé en Afrique

Alors que l’Afrique reste confrontée à de multiples crises sanitaires, le Centre africain de Contrôle et de Prévention des maladies (Africa CDC) continue de renforcer les capacités des professionnels du secteur à travers un atelier de formation qui se tient à Addis-Abeba, du 6 au 8 mai 2025. Animé par plusieurs experts, cet atelier met en lumière un facteur déterminant dans la lutte contre les épidémies notamment la communication, un levier essentiel pour toucher efficacement les populations.
Une communication sanitaire efficace ne peut exister sans une réelle adaptation au public cible. « Il est impératif de simplifier les termes techniques, de traduire les messages dans plusieurs langues et de privilégier des formats visuels comme les graphiques ou les infographies », a indiqué l’un des experts durant l’atelier. En effet, la clarté est essentielle pour que les journalistes, véritables relais entre les scientifiques et la population, puissent transmettre des messages compréhensibles et utiles.
La communication, clé de l’adhésion communautaire
La réussite d’une réponse sanitaire repose sur l’adhésion des communautés. Cela implique non seulement de leur fournir des informations accessibles, mais aussi de les impliquer activement. Une communication bien construite, transparente et interactive favorise la confiance et l’action collective. C’est dans cet esprit qu’a été présenté le concept de One Health ou « Une seule santé », par le Dr Chineye Emelife, responsable technique principal.
Cette approche souligne les liens étroits entre la santé humaine, animale et environnementale. « One Health est une approche collaborative, multisectorielle et transdisciplinaire utilisée pour atteindre des résultats de santé optimaux pour les êtres humains, les animaux, les plantes et leur environnement commun », a-t-elle expliqué.
Cette approche exige une collaboration intersectorielle et une information claire, jusqu’au niveau communautaire. Selon les données présentées par le Dr Emelife, en matière de maladies zoonotiques en Afrique, « 60 % des maladies infectieuses existantes et 75 % des nouvelles maladies infectieuses signalées dans le monde sont des zoonoses. 25 % de la biodiversité mondiale est composée d’organismes vivants d’Afrique avec une augmentation de 63 % du nombre de flambées zoonotiques sur le continent entre 2012 et 2022, comparativement à la période 2001-2011 ».
Les données, moteur de la communication
Face à ces chiffres préoccupants, il devient impératif que les experts et les journalistes travaillent en étroite collaboration pour mieux mobiliser les communautés, renforcer la prévention et bâtir une réponse sanitaire durable. La santé publique en Afrique ne peut progresser sans une communication proactive, inclusive et fondée sur des données solides. La journaliste, consultante média et formatrice Adele Baleta, a souligné qu’une bonne communication repose sur une utilisation intelligente des données épidémiologiques, démographiques, comportementales ou encore liées aux systèmes de santé.
Pour mieux faire comprendre les enjeux et renforcer l’adhésion du public, il est essentiel de recourir à des sources officielles, de vérifier les chiffres et d’éviter les approximations. Autant de conditions pour construire une communication crédible et efficace.
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