Gabon : Oligui Nguema s’engage à renforcer l’indépendance et les moyens de la justice

Le 4 juillet 2025, le président de la République a reçu une délégation du Syndicat national des magistrats du Gabon (SYNAMAG). Au menu des échanges : salaires, prime de judicature, conditions de travail. Un dialogue qui ouvre la voie à une réforme attendue du secteur judiciaire.
Une rencontre attendue entre la magistrature et l’exécutif. C’est au Palais Rénovation, ce vendredi 4 juillet, que le président Brice Clotaire Oligui Nguema a reçu les représentants du Syndicat national des magistrats du Gabon (SYNAMAG). Cette audience, la première depuis la formation du gouvernement de la Ve République, a été l’occasion d’aborder de front les préoccupations structurelles du corps judiciaire, parmi lesquelles les revendications salariales, la revalorisation de la prime de judicature et l’amélioration des conditions de travail.
Selon la note d’audience transmise à la presse, les magistrats ont salué « l’esprit d’écoute, de dialogue et d’ouverture du Chef de l’État », réaffirmant leur disponibilité à contribuer à la réforme de la justice « dans un esprit de responsabilité ».
Des engagements présidentiels pour une justice indépendante
Face à ses interlocuteurs, le président Oligui Nguema n’a pas éludé les enjeux. Il a réitéré son ambition de « bâtir une justice indépendante, efficace et digne de la confiance des citoyens », insistant sur la nécessité de sortir d’un statu quo budgétaire qui pénalise l’appareil judiciaire. Il a par ailleurs encouragé la commission ad hoc chargée de réfléchir à ces réformes à proposer rapidement des solutions « concrètes, réalistes et soutenables ».
Ce signal envoyé aux magistrats intervient dans un contexte où la justice gabonaise est sous haute pression, confrontée à une série de procès sensibles, notamment dans les affaires liées à l’ancien régime. Pour le SYNAMAG, il s’agit donc non seulement de garantir les droits des justiciables, mais aussi de doter les juges des moyens nécessaires à leur mission.
Vers une refonte des équilibres institutionnels ?
Au-delà des revendications salariales, cette rencontre marque un tournant symbolique. Elle pourrait préfigurer une refonte plus profonde des équilibres institutionnels entre l’exécutif et le pouvoir judiciaire. L’impulsion donnée par le président augure d’un réajustement de la gouvernance de la justice, à l’heure où le pays entame une transition politique décisive.
Reste à savoir si ces engagements se traduiront, dans les semaines à venir, par des actes législatifs et budgétaires à la hauteur des attentes du corps judiciaire. Le rendez-vous est désormais pris entre la commission ad hoc et la Présidence, pour redéfinir les contours d’une magistrature renforcée, respectée et indépendante.
GMT TV