Violation du couvre feu : quid du matériel utilisé pour le rasage des jeunes ?
La nuit du 13 au 14 décembre a été marquée par une série d’interpellations notamment de 145 personnes à la suite de l’opération coup de poing menée par la Gendarmerie Nationale. En guise de sanction, ces jeunes se sont vus raser les crânes par les agents des forces de défense et de sécurité. Un acte dégradant qui pousse l’opinion à se demander si ces agents ont pris le soin de stériliser le matériel utilisé pour le rasage des indélicats ? De combien de lames de rasoir disposaient-ils ?
S’il est vrai que les 145 jeunes interpellés par les Forces de défense et de sécurité dans le cadre de l’opération coup de poing menée par la Gendarmerie, pour violation des mesures gouvernementales liées au couvre-feu et autres délits comme indiqué dans le communiqué de la Gendarmerie nationale sur sa page Facebook avait leur part de responsabilité, il n’en demeure pas moins que le zèle des agents de la Gendarmerie nationale est fortement pointé du doigt par l’opinion publique. Et pour cause, dans une vidéo partagée sur les réseaux sociaux, les victimes de ces actes dégradants déplorent le manque de stérilisation du matériel lors « du rasage forcé des crânes ».
Les agents de la Gendarmerie Nationale favorisent la propagation du VIH/Sida ?
C’est le sentiment qui se dégage au regard des actes posés par des agents des Forces de défense et de sécurité. Au delà de porter atteinte à la dignité de ces 145 jeunes en situation de violation des mesures gouvernementales, ces derniers se retrouvent exposés à un potentiel risque de contamination au VIH/Sida. En effet, le Gabon étant un pays à fort taux de prévalence, évalué à 3,6% comme l’avait confié le directeur du Programme national de lutte contre les infections sexuellement transmissibles (PNLIST) et le VIH, le Dr. Raïssa Okouyi Ndong, lors de son passage dans l’émission Instant Santé sur Gabon Media Time, de tels agissements sont considérés comme un frein dans la lutte contre la maladie. Soulignons que la population séropositive gabonaise est estimée, en fin 2023 à 51 000 sur tout le territoire national. De l’inconscience ou tout simplement une volonté de mettre en danger la vie d’autrui ? La question reste posée.
Quoiqu’il en soit, il est plus que jamais urgent pour les autorités en place de taper du poing sur la table afin que de telles actions cessent. Quand ce ne sont pas des compatriotes qui sont tabassés à mort par ces agents, c’est la santé de ces derniers qui est mise en danger. Rappelons que l’article 12 de la constitution adoptée le 16 novembre 2024, validée avec 91,64% de Oui dispose que « Nul ne peut être humilié, maltraité, torturé, ni faire l’objet de traitements ou de peines cruels, inhumains ou dégradants, même lorsqu’il est en état d’arrestation ou d’emprisonnement ».