UNESCO : l’Union africaine unie derrière la candidature du professeur Khaled El-Enany

En visite d’État en Égypte, le président angolais João Lourenço, président en exercice de l’Union africaine (UA), a officialisé le soutien du continent africain à la candidature du professeur Khaled El-Enany à la direction générale de l’UNESCO. Une position stratégique qui marque une volonté claire de parler d’une seule voix dans les grandes instances internationales.
Un signal fort en faveur de l’unité africaine. Le 30 avril 2025 au Caire, dans le cadre d’un entretien de haut niveau avec le président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi, le chef de l’État angolais a exprimé « le soutien plein et entier » de l’Angola – et, par extension, de l’Union africaine – à la candidature de Khaled El-Enany. Cet engagement s’inscrit dans une démarche continentale visant à renforcer l’influence africaine au sein des institutions multilatérales.
« Il est temps que l’Afrique parle d’une seule voix et défende collectivement ses candidatures », a affirmé João Lourenço. Le président angolais a salué la décision du Gabon de retirer sa propre candidature, un geste diplomatique fort qui témoigne d’un consensus rare sur la scène africaine.
Une dynamique continentale bien enclenchée
Avant l’Angola, plusieurs États africains – dont Djibouti et le Gabon – avaient déjà affiché leur soutien à Khaled El-Enany, ancien ministre égyptien du Tourisme et des Antiquités. Universitaire respecté et fin connaisseur des enjeux patrimoniaux, El-Enany s’est imposé comme le visage d’une candidature panafricaine crédible et rassembleuse.
Ce ralliement diplomatique s’inscrit dans une stratégie africaine visant à peser davantage dans les choix de gouvernance mondiale. À l’instar du combat pour une représentation permanente au Conseil de sécurité de l’ONU, la bataille pour la direction de l’UNESCO prend ici une résonance politique et symbolique majeure.
Une candidature au service des priorités africaines
La candidature de Khaled El-Enany intervient dans un contexte où les défis structurels de l’Afrique – éducation, patrimoine, transition écologique, culture de paix – figurent en tête de l’agenda continental. Lors de sa prise de fonction à la présidence de l’UA en février 2025, João Lourenço avait d’ailleurs insisté sur la nécessité pour l’Afrique d’être davantage représentée dans les organes de gouvernance globale.
En ce sens, El-Enany incarne une vision ambitieuse, inclusive, mais aussi résolument ancrée dans les priorités du Sud global. Soutenu par la Ligue des États arabes, la France, le Brésil, la Turquie, l’Allemagne, l’Espagne, l’Arménie et désormais l’Angola, il bénéficie d’un large socle diplomatique, renforcé par l’adhésion officielle de l’Union africaine.
Vers une gouvernance mondiale plus équilibrée
Avec cette candidature portée par l’Afrique et adoubée par un bloc régional uni, l’élection à la direction générale de l’UNESCO devient un véritable test de la volonté de rééquilibrer les rapports Nord-Sud. Pour João Lourenço, il s’agit aussi d’un « devoir historique » de faire entendre la voix du continent dans les sphères de décision multilatérales.
Dans ce combat, le soutien du Gabon – désormais réintégré dans l’Union africaine – témoigne d’une solidarité africaine renouvelée. Libreville, qui vise aussi à redevenir un centre diplomatique majeur, voit en cette candidature un prolongement de son engagement pour une Afrique forte et influente sur la scène internationale.
GMT TV