UA : l’amélioration des conditions des enseignants une clé pour mettre fin à la pénurie
La Conférence continentale de l’éducation s’est tenue du 09 au 11 décembre 2024 à Nouakchott en Mauritanie sous le thème « Éduquer et qualifier l’Afrique pour le 21e siècle ». Lors de l’ouverture de cette rencontre, Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l’Union africaine (UA), a insisté sur l’importance de redorer le statut des enseignants pour mettre un terme à la pénurie.
Organisée en partenariat avec le ministère mauritanien de l’Éducation et de la Réforme de l’Enseignement, l’UNICEF et la Commission de l’UA, la conférence a réuni quatre chefs d’État, plus de 30 ministres et des représentants de 26 pays africains. Ensemble, ils ont débattu des défis majeurs du secteur éducatif, notamment l’insuffisance des infrastructures, le manque d’enseignants qualifiés, les disparités régionales et l’accès limité aux technologies numériques.
L’amélioration du statut de l’enseignant une clé pour l’essor de l’éducation
Dans son discours, Moussa Faki Mahamat a souligné que la pénurie d’enseignants trouve sa source dans la dégradation de leur statut social, moral et financier. Pour remédier à cette situation, il a plaidé pour des réformes profondes. « Il est évident que la transformation souhaitée commence par la qualité des ressources humaines, par la transformation du statut social, moral, financier et matériel des enseignants et des chercheurs. C’est ici qu’est la clé du salut ».
La conférence a également mis l’accent sur la nécessité d’adapter les systèmes éducatifs aux exigences des mutations économiques et technologiques mondiales. Les participants ont évalué les progrès réalisés dans la mise en œuvre des engagements éducatifs internationaux, tels que l’Objectif de Développement Durable 4 (ODD4) et la Stratégie continentale pour l’éducation en Afrique (CESA). Gilles Fagninou, directeur régional de l’UNICEF pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, a insisté sur l’urgence d’investissements stratégiques en matière d’éducation. Il a rappelé les risques de sous-investissement, tout en présentant les bénéfices potentiels des réformes alignées sur l’Agenda 2063.
Une décennie dédiée à l’éducation
La rencontre a abouti à la Déclaration de Nouakchott sur l’éducation, qui prône une éducation obligatoire et gratuite, avec une attention particulière aux filles dans les filières techniques et professionnelles. La déclaration propose également de consacrer la période 2025-2034 comme « la décennie de la transformation de l’éducation ».
Bien que suspendu des instances décisionnelles de l’UA, le Gabon devra aligner ses actions sur ces objectifs pour contribuer à l’amélioration du système éducatif à l’échelle continentale. En effet, le pays tout comme de nombreux autres en Afrique est confronté à un manque criant d’enseignants auquel il cherche des solutions. Si une incitation financière est mise en place pour pallier le déficit enseignant dans l’arrière pays, comme l’a suggéré la ministre de l’Éducation, elle constituera une avancée dans ce secteur.