Transport aérien : Afrijet dénonce la surtaxation des passagers

Face à la hausse spectaculaire des taxes aéroportuaires, la compagnie nationale Afrijet/FLYGABON tire la sonnette d’alarme. Dans un communiqué publié ce 27 mai 2025, l’opérateur aérien dénonce une fiscalité excessive qui étrangle le secteur et pénalise les voyageurs, appelant à une révision immédiate des prélèvements appliqués aux billets.
Alors que la haute saison touristique se profile, la décision unilatérale des autorités d’augmenter de 133 % la taxe de sûreté WZ fait l’effet d’un couperet pour les compagnies aériennes opérant au Gabon. Annoncée le 30 avril dernier sans concertation ni étude d’impact, cette mesure, censée entrer en vigueur dès le 1er juin 2025, alourdit considérablement la structure tarifaire des billets d’avion, déjà plombée par une fiscalité composite et peu lisible.
Une inflation fiscale injustifiée selon Afrijet
Pour Afrijet/FLYGABON, cette nouvelle surtaxation des passagers n’est ni justifiée, ni soutenable. Elle vient s’ajouter à un arsenal fiscal déjà dense : la taxe N7, instaurée en 2024 au profit de l’Agence nationale de l’aviation civile (ANAC) ; la taxe R4 dédiée aux infrastructures aéroportuaires ; ou encore des redevances diverses dont l’impact réel sur la qualité des services offerts reste difficilement mesurable.
« Une fois de plus, les compagnies aériennes sont mises devant le fait accompli et transformées en perceptrices d’impôts », déplore l’opérateur, qui estime que cette politique fiscale porte gravement atteinte à l’image et à la compétitivité du secteur aérien gabonais.
Un appel à une réforme structurelle du financement aérien
Dans ce contexte, Afrijet/FLYGABON appelle les autorités à ouvrir d’urgence une concertation nationale sur le financement du transport aérien. Objectif : redéfinir les priorités, rationaliser les taxes, assurer la transparence dans leur usage, et surtout protéger les usagers contre une inflation injustifiée.
La compagnie, qui porte depuis plusieurs années un projet ambitieux d’accessibilité aérienne à travers FLYGABON, regrette que ses efforts tarifaires soient systématiquement neutralisés par la fiscalité imposée. À cela s’ajoute une absence criante de régulation dans le secteur des agences de voyage, dont certaines modifient prix et conditions sans contrôle ni sanction.
Vers une suspension symbolique mais significative
En guise de protestation et dans un souci de protection des consommateurs, Afrijet/FLYGABON annonce la suspension temporaire de la répercussion de la taxe WZ, prévue initialement pour le 1er juin, jusqu’au 1er octobre 2025. Cette mesure, bien que coûteuse pour l’entreprise, traduit une volonté de défendre le pouvoir d’achat et d’exiger un débat structuré sur la gouvernance du secteur aérien.
À l’heure où le transport aérien est perçu comme un levier de désenclavement et d’intégration nationale, le signal envoyé par Afrijet est clair : il est urgent de réconcilier fiscalité et accessibilité, performance économique et justice sociale.
GMT TV