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Tourisme balnéaire : vers une nouvelle station au cap Santa Clara, mais encore flou sur le calendrier

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Le gouvernement accélère sa stratégie de développement touristique dans le Grand Libreville. Le 3 juillet 2025, l’ANUTTC et la Façade maritime du champ triomphal ont signé une convention pour la construction d’une station balnéaire au cap Santa Clara. Si les ambitions sont élevées, le manque de détails interroge sur la faisabilité réelle du projet.

Dans une démarche qui s’inscrit dans la volonté présidentielle de diversifier l’économie gabonaise, le secteur du tourisme continue de susciter l’intérêt des pouvoirs publics. Dernière initiative en date : la signature d’une convention entre l’Agence nationale de l’urbanisme, des travaux topographiques et du cadastre (ANUTTC) et la Façade maritime du champ triomphal (FMCT), en vue de construire une station balnéaire sur le site stratégique du cap Santa Clara, au nord-ouest de Libreville.

Les documents ont été paraphés par Emmanuel Ngoua Edane, directeur général du FMCT, et Adelphe Gildas Mickoto, directeur général de l’ANUTTC. Cette entente, qualifiée de « vision stratégique » par ses initiateurs, entend « organiser, planifier et sécuriser les périmètres d’aménagement urbain afin d’offrir aux citoyens un environnement de qualité ».

Une ambition affirmée, mais sans précisions

Si le projet alimente déjà les spéculations, ni les superficies exactes concernées, ni le budget prévisionnel, ni les délais de réalisation n’ont été communiqués. Une discrétion qui jette une ombre sur la lisibilité du programme, pourtant annoncé comme un levier de transformation économique et environnementale du littoral gabonais.

La station balnéaire, qui devrait inclure des infrastructures hôtelières, récréatives et écotouristiques, viendrait renforcer l’attractivité du Grand Libreville. Mais sans étude d’impact environnemental disponible ni transparence sur le financement, difficile pour l’instant d’évaluer la viabilité du projet. Le cap Santa Clara, zone côtière écologiquement sensible, appelle en effet à une vigilance accrue quant à la préservation de ses écosystèmes.

Une stratégie touristique en quête de cohérence

Cette annonce intervient dans un contexte d’effervescence autour des projets touristiques de grande envergure : la Ville verte de la Baie de la Mondah, le Parc de l’Espoir ou encore le renouveau annoncé de la Pointe-Denis. Toutefois, l’absence de coordination globale entre ces projets, souvent portés par des agences différentes et dépendant de financements extérieurs, questionne la cohérence d’ensemble de la stratégie touristique nationale.

Alors que le secteur peine encore à dépasser 1 % du PIB et reste freiné par des infrastructures déficientes, une gouvernance claire et une programmation réaliste demeurent les conditions essentielles à la réussite de ces ambitions. Faute de quoi, ces annonces risquent de rester des effets d’annonce, plus que des leviers de croissance réelle.

Henriette Lembet

Journaliste Le temps est une donnée fatale à laquelle rien ne résiste...

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