Port-Gentil : la cité pétrolière frappée par une pénurie de taxis

Port-Gentil, la capitale économique du Gabon, se retrouve depuis plusieurs semaines plongée dans une crise de transport sans précédent. Selon des informations relayées par le média Ogooué-Maritime Infos (OMI) l’accès aux taxis est devenu un véritable parcours du combattant, un phénomène que certains habitants qualifieraient de « grâce divine », à l’image des propos des chrétiens.

Les rues des quartiers de Ntchengue, Forasol, Salsa, Ngadi, ainsi que du centre-ville, témoignent tous d’une réalité alarmante. Les riverains, impatients et parfois désespérés, se retrouvent souvent à arpenter les trottoirs ou à s’agglutiner aux carrefours, les visages marqués par l’ennui et l’angoisse de ne pas pouvoir trouver un moyen de transport.

L’opération d’attribution des numéros de portières à l’origine de la pénurie

Cette pénurie de taxis serait due à  l’opération d’attribution des numéros de portières, mise en place par la mairie de Port-Gentil le mois précédent. En effet, chaque année, en avril, chaque propriétaire de taxi, qu’il soit légal ou clandestin, est dans l’obligation de se rendre à la mairie pour l’obtention de la vignette annuelle indispensable à l’exercice de leur activité.

Cependant, un constat accablant se dresse : en l’absence de sanctions de la part de la police municipale, peu d’opérateurs de transports en commun respectent l’échéance. Les raisons de ce laisser-aller seraient multiples. Certains transporteurs évoquent des tarifs exorbitants pour se conformer à la réglementation, tout en faisant valoir qu’ils disposent d’une année entière pour s’organiser financièrement. D’autres dénoncent la gestion inefficace des recettes par certains propriétaires de taxis.

Les conséquences de cette désorganisation sont misérables pour la population : environ 60 % des 2 000 taxis recensés dans la ville se voient contraints de suspendre temporairement leur activité, le temps de régulariser leur situation administrative. Les habitants se questionnent alors sur la durée de ce calvaire et espèrent une résolution rapide du problème, indispensable pour le bon fonctionnement de cette agglomération en pleine ébullition.