Suppression de l’ANPN: les explications abracadabrantesques de Lee White
Alors que la suppression de l’Agence nationale des parcs nationaux (ANPN) continue de faire couler encre et salive, notamment dans la société civile, Lee White, actuel ministre des Eaux et Forêts et ancien secrétaire exécutif de cet organe, a tenté maladroitement d’expliquer ce revirement. Evoquant notamment « l’avenir en confiance », slogan de campagne de l’actuel président de la République Ali Bongo Ondimba en 2009, le membre du gouvernement s’est expliqué.
En indiquant le 25 Janvier dernier à l’issue du lancement des travaux des plans de travail budgétisé annuel (PTBA), que « cette nouvelle année 2021 sera, à bien des égards, une année charnière », le secrétaire exécutif de l’Agence nationale des parcs nationaux (ANPN) Christian Tchemambela ne croyait certainement pas si bien dire. Et pour cause, tout juste un mois après cette intervention, l’agence dont il a la charge a été supprimée, pour laisser place à une nouvelle agence dénommée Agence nationale de la préservation de la nature (ANPN).
En effet, alors qu’elle s’apprêtait à mettre en œuvre son Plan d’action prioritaire (PAP) 2021, l’agence s’est vu coupé les ailes. Un « tour de magie » qui ressemble aux nombreux autres dont l’exécutif est désormais coutumier. Tentant d’expliquer ce spectaculaire revirement, Lee White, actuel ministre des Eaux et Forêts et ancien secrétaire exécutif de l’ANPN, a indiqué chez nos confrères de Gabon Matin, que le passage de l’ANPN (Parcs Nationaux) à l’ANPN (Agence de préservation de la nature) procédait « d’une véritable ambition ».
Plus loin dans son analyse, celui qui peine à contenir dans son ministère, les multiples grèves des différents syndicats des Eaux et Forêts, a indiqué que cette suppression, procédait « de l’extension des missions de l’ANPN à la gestion rationnelle du capital naturel du Gabon, en plus de la gestion des parcs nationaux ». Une explication pour le moins ubuesque, si l’on se base notamment sur les propos de l’actuel DG de l’ANPN qui évoquait récemment « la situation financière difficile que traverse actuellement l’Agence Nationale des Parcs Nationaux ».
Remettant donc en cause une politique environnementale qu’il a longtemps conduite en sa qualité de patron de l’ANPN, Lee White a donc tenté “maladroitement” de défendre un revirement qui sonne bien plus comme un aveu d’échec et une volonté de masquer les errances, qu’une « véritable ambition ». Trouvant peut-être son sens dans la volonté de l’ancienne direction de l’ANPN de masquer « une gestion calamiteuse » comme le rappelait récemment Marc Ona Essangui de la société civile, cette suppression qui interroge fortement, n’a pas fini de faire couler encre et salive.