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Législatives et locales 2025 : Ali Bongo appelle à voter massivement pour le PDG

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Dans un discours offensif livré en pleine campagne des législatives et locales, Ali Akbar Onanga Y’Obegue, secrétaire général du Parti démocratique gabonais (PDG) loyaliste à Ali Bongo Ondimba, a appelé les militants à se mobiliser, non plus pour l’adhésion à un projet politique, mais pour la survie de l’institution. Un changement de paradigme révélateur de la fragilité d’un parti jadis hégémonique.

Ce 23 septembre 2025, devant les militants, le SG du PDG a dressé un constat sans fard : le parti qui a façonné plus d’un demi-siècle de vie politique gabonaise se retrouve désormais en position défensive. « Voter PDG, ce n’est pas cautionner les usurpateurs. C’est empêcher que notre Parti disparaisse du paysage politique », a martelé Ali Akbar Onanga Y’Obegue, citant explicitement Ali Bongo Ondimba comme seul dirigeant légitime du parti.

Un parti en résistance plutôt qu’en conquête

À rebours des campagnes triomphantes d’antan, le PDG ne promet plus une victoire éclatante, mais un acte de « résistance démocratique ». « Chaque bulletin PDG sera un acte de sauvegarde, un vote de résistance », a insisté Ali Akbar Onanga Y’Obegue, appelant les militants à « sauver l’institution » face aux divisions internes et aux alliances jugées contre-nature avec le pouvoir de transition.

Pour convaincre, le SG a convoqué l’image biblique du jugement de Salomon : « Plutôt que de voir l’enfant — le PDG — découpé par la guerre des ambitions, Ali Bongo a choisi de préserver l’outil, quitte à s’effacer temporairement. » Cette analogie traduit l’état de siège dans lequel se trouve le parti, déchiré entre fidélité au président fondateur et accaparement par ce que le camp loyaliste qualifie « d’usurpateurs ».

Une survie institutionnelle sous conditions

Au-delà des métaphores, le message est clair : l’ancien parti unique se sait menacé de marginalisation dans une Vᵉ République dominée par l’Union démocratique des bâtisseurs (UDB) du président Oligui Nguema. « Nous n’avons pas deux partis. Oligui Nguema n’a qu’un seul enfant : l’UDB », avait tranché le chef de l’État quelques jours plus tôt, humiliant publiquement les prétendus alliés du PDG.

Dans ce contexte, l’appel d’Ali Akbar Onanga Y’Obegue s’apparente à une mise sous perfusion politique. Il s’agit de sauver les apparences institutionnelles, d’éviter l’effacement total, avant une éventuelle reconquête interne menée par Ali Bongo. « Le PDG n’a pas dit son dernier mot », assure un cadre du camp loyaliste. Mais pour l’heure, l’ancien géant de la scène politique gabonaise semble réduit à quémander un sursis, là où il imposait jadis son rythme au pays.

Morel Mondjo Mouega

Titulaire d'une Licence en droit, l'écriture et la lecture sont une passion que je mets au quotidien au profit des rédactions de Gabon Media Time depuis son lancement le 4 juillet 2016 et de GMTme depuis septembre 2019. Rédacteur en chef

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