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Sommet de la Cemac : la rencontre de tous les dangers 

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La Communauté économique et monétaire des Etats de l’Afrique centrale (CEMAC) fait face à une crise bancaire majeure principalement due à une baisse inquiétante de ses réserves en devises dont 50% sont centralisées dans le compte d’opération ouvert dans les livres du Trésor français. Une situation qui a donné lieu à la convocation pour le 16 décembre d’un Sommet extraordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement de la zone, dans l’optique de sauver à minima les décaissements du Fonds monétaire international (FMI) attendus par certains pays. 

A Libreville, les autorités prennent visiblement les choses très au sérieux. La journée du président de la Transition le général Brice Clotaire Oligui Nguema a été très chargée vendredi . En effet, à la suite du secrétaire général de la Commission bancaire de l’Afrique centrale (COBAC), le chef de la deuxième économie de la zone Cemac a échangé avec le Directeur national de la Banque des États de l’Afrique Centrale (BEAC). Il était à chaque fois question de la situation bancaire de la sous-région. Il faut dire qu’en réalité, les autorités gabonaises ont multiplié ces derniers temps les consultations avec les partenaires financiers de la zone. D’ailleurs, ce même vendredi, le PDG du Groupe BGFIBank, Henri-Claude Oyima a été reçu au palais Rénovation. 

Le FMI en attente de garanties

C’est le principal enjeu de cette rencontre de tous les dangers. En effet, le Sommet de Yaoundé est une réponse à la crise des réserves en devises qui frappe la sous-région, et qui risque de fragiliser les importations de biens et services. Ainsi, selon le média camerounais Investir au Cameroun, citant une source bien introduite, ces réserves ont diminué ces derniers mois, accentuant ainsi la vulnérabilité des Etats de la Cemac qui, selon le confrère, ne peuvent actuellement assurer que 2,1 mois d’importations de biens et services, contre des prévisions de 4,5 mois à fin 2024 faites en septembre par le Comité de politique monétaire de la BEAC. Si cette projection avait été faite en intégrant les décaissements déjà effectués et à venir du Fonds monétaire international (FMI) vis-à-vis du Cameroun, de la Centrafrique et du Congo, l’institution de Bretton Woods semble avoir faussé ces calculs car en attente d’engagements forts des pays de la zone en faveur d’une réduction des risques d’instabilité macro-économiques. 

Il faut dire que cette situation est la conséquence de plusieurs facteurs. Parmi ceux-ci, Investir au Cameroun cite « le faible niveau de rapatriement des recettes d’exportation en devises des entreprises du secteur extractif ». La banque centrale parle de 35% seulement des recettes en devises effectivement rapatriées. L’autre facteur pointé par le confrère camerounais, le remboursement anticipé par le Gabon en novembre dernier de la moitié d’un eurobond contracté en 2015 et arrivant à maturité en juin 2025. En effet, Libreville aurait puisé ces 180 milliards de Fcfa en contractant une dette sur le marché local, pour rembourser une dette libellée en dollars. « Cette opération a contribué à réduire les réserves en devises communes aux États de la Cemac », indique le confrère. Mais le Gabon n’est pas le seul mauvais élève puisque le confrère pointe également le plan de rééchelonnement de la dette du Congo sur 10 ans. Une opération qui porte sur 2 314 milliards de Fcfa.

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