SOGADA : l’œuf, le porc et… les chip’s, le pari «Made in Gabon» d’Hervé Patrick Opiangah

À Meyang, bourgade située à 55 kilomètres de Libreville, la SOGADA d’Hervé Patrick Opiangah ne se contente pas d’élever des poules pondeuses. Elle diversifie : usine de chips, porcherie moderne, chambre froide, plateau industriel… Un modèle agro-industriel intégré qui ambitionne de sécuriser la chaîne alimentaire nationale, de la ferme au rayon.
Une usine qui croque local. Dans un pays où l’importation reste la règle pour de nombreux produits de première nécessité, l’initiative fait figure de rupture. L’usine de chips implantée sur le site de Meyang transforme banane, manioc et taro en produits transformés “Made in Gabon”, valorisant les tubercules locaux et offrant une alternative aux produits importés. « Nous voulons montrer qu’avec les ressources gabonaises, nous pouvons nourrir les Gabonais », a résumé Hervé Patrick Opiangah.

L’usine de chip’s emploiera dès son lancement dans les tous prochains jours une cinquantaine de Gabonais, qui viendront s’ajouter aux 100 autres permanents mobilisés sur le site agricole. Une démonstration qu’industrie et emploi local peuvent aller de pair, quand la vision et l’investissement suivent.
De la porcherie à la chambre froide : intégration verticale

Mais la SOGADA ne s’arrête pas aux chips. Le plateau industriel comprend aussi une porcherie, un abattoir et une chambre froide, maillons essentiels d’une chaîne agroalimentaire sécurisée. Cette intégration verticale garantit non seulement la qualité des produits, mais aussi la maîtrise des coûts et une meilleure résilience face aux chocs d’importation.
En chiffres, le site de 162 hectares vise haut : 150 000 œufs par jour, soit 54 millions par an, auxquels s’ajoutent la viande porcine et bientôt les produits dérivés. Pour un pays qui s’apprête à interdire l’importation du poulet de chair dès janvier 2027, la stratégie d’Hervé Patrick Oppiangah apparaît non seulement pertinente, mais visionnaire. « Puisque en 2027, le Gabon devra produire pour nourrir les populations vivantes au Gabon, la SOGADA se positionne en partie prenante », a-t-il martelé.

Le pari d’un capitaine d’industrie
Fondateur de la SOGADA en 2013, Opiangah a dû défricher, indemniser les riverains et sécuriser les titres fonciers avant de bâtir ce projet industriel. Douze ans plus tard, il livre une réponse concrète à un défi national : l’autosuffisance alimentaire. « L’État a toujours parlé de souveraineté alimentaire. Sogada en fait une réalité », a-t-il insisté.
À l’heure où le Gabon s’interroge sur sa capacité à produire localement, la SOGADA trace une voie : celle d’un agro-business national, socialement ancré et technologiquement moderne. Un pari gagnant-gagnant, pour l’économie, pour les ménages, et pour l’image d’un Gabon qui ose enfin croire en ses propres forces.
GMT TV