Sénatoriales 2025 : Béni Ngoua Mbina dénonce des investitures copains-coquins à l’UDB

Désormais parti majoritaire à l’Assemblée nationale à l’issue du scrutin législatif des 27 septembre et 11 octobre, l’Union démocratique des bâtisseurs (UDB), formation politique du président de la République, entend désormais conquérir la majorité au Sénat. Seulement, alors que la liste des investitures a été rendue publique, des voix commencent à se lever pour dénoncer des pratiques jugées contraires à la transparence et à la concertation. Parmi elles, celle de Béni Ngoua Mbina, cadre influent du parti, dont la vidéo virale sur les réseaux sociaux a mis à nu les tensions internes autour du processus de désignation des candidats.
Dans une déclaration sans détour, le révérend Béni Ngoua Mbina accuse certains responsables du parti d’avoir reproduit les méthodes de l’ancien régime. « On vient encore de vivre un des scénarios qu’on reprochait à l’ancien régime », s’indigne-t-il, dénonçant des investitures « décidées sans concertation aucune ». Selon lui, au département de Mougoutsi, « les 21 conseillers ne se sont pas réunis » et les désignations auraient été faites « entre copains et coquins », plaçant la base militante devant le fait accompli.
Des frustrations qui fragilisent l’unité interne du parti
Poursuivant sa critique, Béni Ngoua Mbina s’interroge sur la légitimité d’un processus qui, selon lui, « qui frustre les militants de base » et décrédibilise la discipline du parti. « Quand vous amenez au président des choses erronées, quelle discipline voulez-vous que la base suive ? », interroge-t-il, avant d’ajouter « On pensait que le département de Mougoutsi avait été libéré, mais ce sont les mêmes démons qui reviennent animer les comportements d’hier ». Pour le cadre de l’UDB, ces pratiques nuisent à la cohésion interne et risquent d’éloigner les militants de la nouvelle dynamique politique que prône le parti présidentiel.
Dans sa vidéo, devenue virale sur les plateformes sociales, l’orateur appelle à « travailler dans l’amour et le respect mutuel », estimant que la construction d’un parti fort ne saurait se faire sur la marginalisation ou la peur. Il conclut sur un ton amer mais lucide. « Si vous choisissez les candidats seuls, allez donc voter pour eux seuls. À quoi servira encore l’élection ? ». En soulevant publiquement la question des investitures, Béni Ngoua Mbina met ainsi le doigt sur un malaise profond, celui de la gouvernance interne d’un parti appelé à incarner la rupture, mais que certains soupçonnent déjà de renouer avec les travers du passé.
GMT TV