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Scandale Webcor : quand des manœuvres politico-judiciaires empêchent la manifestation de la vérité !

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Alors qu’en juillet dernier l’opinion publique découvrait l’ampleur de l’affaire opposant la société maltaise Webcor ITP à l’État gabonais sur le dossier du « Grand marché de Libreville  » à la suite de la plainte introduite par l’ancien député de la commune de Mounana Hervé Patrick Opiangah, la procédure judiciaire ouverte à cette occasion semble piétiner depuis lors. Et pour cause, une série d’événements exogènes semble avoir pris le dessus, empêchant de facto la manifestation de la vérité sur ce dossier aux allures de haute trahison.  

Si dans notre article intitulé Gabon : un complot ourdi contre HPO pour décrédibiliser sa plainte dans l’affaire Webcor ? Nous nous questionnions déjà sur la déferlante d’attaque qu’essuye le plaignant à la suite d’une autre affaire l’opposant aux activistes Stéphane Nzeng et Landry Amiang Washington, ses interrogations continuent d’être sans réponse. En effet, loin de plonger dans des spéculations complotistes, cette dernière affaire a réussi à éclipser les enjeux autour du scandale Webcor laissant penser à la mise en branle d’action visant à ranger aux oubliettes cette dépossession de l’État d’une somme qui aurait par exemple permis de financier en quasi-totalité la construction du nouveau pont d’Ebel Abanga. Une nécessité pour le développement global du pays. 

Dossier Webcor, qu’est-ce qui bloque ?

Il faut dire que la gravité des faits soulevés par l’ancien ministre des Mines, exposés ensuite par ses avocats le 31 juillet dernier en conférence de presse, suscitent d’autres questionnements pour le moins pertinents. Faut-il rappeler que ce scandale porte sur la signature d’un protocole transactionnel décidé unilatéralement par l’Agence judiciaire de l’État par l’entremise de sa directrice générale Diane Moussounda et du désormais ancien premier président du Conseil d’Etat Jean-Paul Komanda ? Un accord léonin condamnant l’Etat gabonais à payer 65 milliards de FCFA à Webcor alors que l’affaire est pendante devant la Cour de cassation en France. 

Sauf que depuis la mise en lumière de ce scandale politico-judiciaire, outre l’hyper médiatisation de l’affaire portant sur des faits « d’injures publiques » et « d’atteintes à l’honorabilité d’autrui » opposant HPO et des activistes, aucune information judiciaire semble n’avoir pas été ouverte. Pis, la loi de l’Omerta semble avoir été décrété au sein du parquet de la République ou encore du ministère de la Justice, Garde des sceaux, qui jusqu’à ce jour n’ont daigné apporter des éclaircissements sur ce dossier touchant à la souveraineté nationale du Gabon. 

Autre silence pour le moins énigmatique, celui non seulement des députés et sénateurs de la Transition qui dispose de levier à l’instar des enquêtes parlementaires conformément au Règlement des deux institutions, mais aussi des organisations non gouvernementales comme Tournons la Page et les autres associations de lutte contre la corruption telle le Copil Citoyen, qui depuis le déclenchement de l’affaire restent muettes comme des carpes sur ce scandale. De quoi se demander alors ce qui se cache réellement derrière cette affaire aux relents de haute trahison. 

Morel Mondjo Mouega

Titulaire d'une Licence en droit, l'écriture et la lecture sont une passion que je mets au quotidien au profit des rédactions de Gabon Media Time depuis son lancement le 4 juillet 2016 et de GMTme depuis septembre 2019. Rédacteur en chef

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