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RÉAGIR : Ndong Obiang perd le parti, le siège… et même la vaisselle

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C’est l’histoire d’un homme qui voulait être président de tout, mais qui ne l’est plus de rien. François Ndong Obiang, ancien militant devenu dissident autoproclamé, vient officiellement de se faire retirer le droit de parler au nom du parti RÉAGIR. Pire encore, il est sommé de rendre le logo, le nom, le cachet… et accessoirement, le mobilier de bureau.

Il fut un temps, pas si lointain, où François Ndong Obiang jouait les premiers rôles dans le théâtre de la transition gabonaise. Nommé Premier Vice-Président de l’Assemblée nationale, il avait pourtant oublié un détail : on ne peut pas être partout à la fois, surtout quand les statuts du parti interdisent de cumuler les casquettes. Mais bon, visiblement, dans sa version des textes, l’article 16 devait avoir sauté.

François Ndong Obiang ou le retour de bâton

Refusant de nommer un intérimaire, puis contraint de le faire, François Ndong Obiang n’a jamais digéré de ne plus être le seul maître à bord. S’en sont suivis les grandes manœuvres : éviction de son remplaçant, nomination sauvage d’un autre, Persis Lionel Essono Ondo, désormais lui aussi démissionnaire, et surtout, occupation musclée du siège du parti, sans bail ni quittance de loyer.

Sept mois plus tard, le duo d’opportunité a éclaté sous le poids des ambitions mal digérées. L’un accuse l’autre de « roulade dans la farine », l’autre déménage nuitamment avec tout, jusqu’à la vaisselle. Littéralement. Il aurait fallu un inventaire digne d’une saisie judiciaire : enseigne, fauteuils, imprimante, tasses à café. Le Parti REAGIR, pendant ce temps, reprend doucement ses esprits.

Aujourd’hui, une assignation d’huissier plus tard, la sentence est claire : Ndong Obiang n’a plus le droit d’utiliser le nom REAGIR, encore moins son logo, enregistré à l’OAPI au nom de Félix Bongo. Une exclusivité, désormais protégée comme une marque de luxe.

Et pendant que les vrais militants s’emploient à reconstruire l’édifice avec Michel Ongoundou Loumdah à la tête, l’ancien président déchu court derrière ses illusions de grandeur, croyant sans doute que parler fort remplace un mandat.

Moralité ? On peut tout perdre, même un parti qui n’était pas le sien. Et parfois, même la vaisselle finit par témoigner contre vous.

Henriette Lembet

Journaliste Le temps est une donnée fatale à laquelle rien ne résiste...

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