Projet de Constitution : Mike Jocktane craint l’érection d’un régime autoritaire
Le 08 octobre 2024, le président du parti politique Gabon nouveau, le Dr. Mike Jocktane a organisé une conférence de presse à Libreville. Un événement qui s’inscrivait dans le cadre de sa rentrée politique, et qui s’est principalement porté sur une critique objective du projet de Constitution élaboré par le Comité constitutionnel national, et la formulation de propositions en vue de l’amélioration de la version initiale.
Le projet de Constitution proposé pour avis motivés aux parlementaires de la Transition réunis en constituante divisé assurément la classe politique et l’opinion publique. S’ajoutant à la longue liste des opposants à la version initiale, le Dr. Mike Jocktane a dit craindre que ce texte, s’il venait à être adopté en l’état, ne conduise à l’érection d’un régime autoritaire. Une crainte d’ailleurs largement partagée par plusieurs acteurs de la vie publique.
Le spectre d’un régime autoritaire
Le Dr. Mike Jocktane a méthodiquement décortiqué ce projet de Constitution pour en dégager plusieurs griefs, qui lui paraissent contraires à l’état de droit. En effet, de l’article 76 pour lequel il relève « une concentration de pouvoir avec un risque d’étouffer la pluralité des opinions au sein de l’exécutif », à l’article 72 qui donne la possibilité au président de la République de dissoudre l’Assemblée nationale, ou encore l’article 69, dont il dit craindre une ingérence de l’exécutif dans les affaires judiciaires, et même l’article 71 en vertu duquel le chef de l’Etat peut déclarer l’état de siège ou l’état d’urgence et qui, à ses yeux, ne définit pas les limites d’action, le chef de file de Gabon Nouveau a dressé un tableau sombre de ce version du texte.
« Nous devons reconnaître que ces dispositions, sans surveillance adéquate, pourraient ouvrir la voie à un régime autoritaire, menaçant ainsi la démocratie que nous chérissons tous », a prévenu le Dr. Mike Jocktane. Afin d’éviter au pays une telle configuration, l’ancien candidat à la présidentielle de 2023 juge « primordial de renforcer les mécanismes de contrôle et d’équilibre des pouvoirs ». C’est pourquoi, dans un ultime espoir, le Dr. Mike Jocktane a invité les autorités à initier des discussions avec la classe politique et la société civile, afin que se dégage un texte qui, selon lui « incarne nos aspirations communes et garantisse un avenir prospère pour le Gabon ».