Procès Sylvia Bongo : Geoffroy Foumboula dénonce une parodie de justice

Geoffroy Foumboula Libeka Makosso, député de la transition est une nouvelle fois monté au créneau pour dénoncer ce qu’il qualifie de « parodie de justice » dans le traitement de l’affaire Sylvia Bongo. Cette sortie fait suite à la communication du procureur général près la cour d’appel judiciaire de Libreville, Eddy Minang, qui a annoncé le report du procès pour le mois de novembre 2025, n’excluant pas qu’en l’absence des prévenus, celui-ci pourrait se tenir par contumace.

Près de deux ans après l’arrestation de l’ex-Première Dame et d’autres membres de l’ancien régime, aucun procès n’a été organisé, tandis que certains protagonistes ont discrètement quitté le territoire. Pour l’acteur de la société civile et homme politique, ce silence judiciaire trahit une faillite profonde du système judiciaire gabonais, incapable selon lui d’appliquer la loi de manière équitable. « On maintient en détention des petits voleurs au-delà des délais légaux sans jugement, pendant qu’on libère les gros détourneurs de fonds », s’est-il indigné.

Des institutions défaillantes face à un peuple désabusé

Dans un long message publié sur ses réseaux sociaux, Geoffroy Foumboula n’a pas mâché ses mots, évoquant « un système judiciaire défaillant », gangrené par la corruption et l’impunité. Il déplore l’absence de résultats tangibles malgré les moyens financiers injectés dans la justice, rappelant que « près de 2.000 milliards de francs CFA de débets et d’amendes restent impayés et inexécutés ». Selon lui, les récentes vidéos montrant des scènes compromettantes dans les bureaux de magistrats ou de responsables pénitentiaires ne font qu’illustrer l’étendue de la compromission au sommet de l’appareil judiciaire. « Même mes interpellations officielles au gouvernement depuis le pupitre de l’Assemblée Nationale n’ont, à ce jour, entraîné aucun changement significatif », a-t-il déploré.

Face à ce constat alarmant, le député invite les gabonais à prendre leur destin en main en participant activement aux prochaines élections législatives et locales pour instaurer un véritable contre-pouvoir au sein des institutions. Il appelle à un engagement citoyen fort pour renverser la tendance, critiquant au passage l’attitude de ceux qui, selon lui, se contentent de se plaindre sans agir. « Beaucoup crient à l’injustice mais finissent toujours par soutenir les mêmes figures qui perpétuent ce système injuste », a-t-il souligné, pointant du doigt ce qu’il décrit comme « le caractère hautement bipolaire » de la société gabonaise.