Prime à la performance budgétaire : le ministère des Comptes publics remet les pendules à l’heure !
La sortie euphorique du directeur général du Budget et des Finances publiques (DGBFiP), Aurélien Mintsa Mi Nguema lors de la célébration de la fête du 1er mai 2024 au cours de laquelle il a annoncé « l’augmentation de primes (à la performance budgétaire) » n’aura pas été du goût de sa hiérarchie. La preuve, dans un communiqué daté du 25 mai dernier le Secrétariat général du ministère des Comptes publics a tenu à recadrer cette sortie qui s’apparente à une méconnaissance flagrante des dispositions réglementaires en matière d’octroi des primes aux agents des régies financières et administration assimilées.
Méconnaissance inavouée des textes régissant les missions de sa Direction générale ou sortie démagogique pour flatter l’appétit pécuniaire de certains partenaires sociaux ? C’est la question qui pourrait se poser après la sortie arrosée de spiritueux pour célébrer la fête du travail et qui a conduit le magistrat à la Cour des coptes et actuel patron de la Direction générale du budget et des finances publiques, a annoncé une augmentation « des priiiiiiiimes ».
En effet, répondant aux préoccupations des agents élaguées par les partenaires sociaux lors de ces réjouissances, Aurélien Mintsa Mi Nguema s’est semble-t-il laissé aller en martelant haut et fort qu’il travaillait pour « l’augmentation de primes (à la performance budgétaire) ». Une annonce d’ailleurs accueillie par un tonnerre d’acclamation et des exultations de ses proches collaborateurs, flairant déjà les billets de FCFA qui pourraient pleuvoir dès sa mise en œuvre. Une euphorie qui a malheureusement vite été refroidite par la tutelle. Comme quoi, à l’ère du CTRI présidé par le Général Brice Clotaire Oligui Nguema, le respect de la hiérarchie administrative a regagné ses lettres de noblesse.
La mise au point du ministère des Comptes publics
Dans son communiqué référencé n°000166/MCP/SG, dont Gabon Media Time a reçu, le secrétaire général du ministère des Comptes publics Guy Nazaire Samba a tenu à recadrer cette sortie Olé Olé du DGBFiP qui ne cadre pas avec les dispositions réglementant la procédure d’attribution des Primes à la performance budgétaire (PPB) contenues dans le décret n°429PR/PM du 24 décembre 2022, modifié par le décret n°0160/PR/PM du 30 juin 2022. Ainsi, conformément à l’article 16 dudit décret, « le Comité d’administration, composé des Secrétaires généraux des ministères en charge de l’Économie, des Comptes publics et du Pétrole, est le seul organe habilité à proposer les montants (de la prime à la performance budgétaire, NDLR) alloués à chaque administration », a-t-il rappelé.
Toute chose qui démontre donc que la revalorisation ou non de la PPB n’est absolument pas du ressort de la Direction générale du Budget et des Finances publiques et que cette question ne peut être exclusivement abordée que dans le cadre du dialogue social permanent instauré par le premier ministre de la Transition Raymond Ndong Sima avec l’ensemble des organisations syndicales des régies financières et administration assimilées.
En outre, la revalorisation de la prime aux agents est conditionnée par l’effectivité d’une véritable performance. Pour rappel, l’article 3 du décret n°160/PR/PM du 30 juin 2022 que la PPB « a pour objet de récompenser la performance individuelle et le rendement collectif produits dans le cadre des objectifs des recettes budgétaires assignés chaque année par la Loi de finances » et non pour satisfaire les intérêts pécuniaires d’agents qui ne contribue pas à l’effort de relèvement des performances de l’administration.