Présidentielle Gabon 2023: François Hollande reconnaît une fraude de grande dimension
La classe politique française reste divisée sur la situation au Gabon. Quelques jours après la condamnation du coup d’Etat par les autorités du pays, c’est au tour de l’ancien président, François Hollande de se prononcer. Dans une interview accordée le 5 septembre à RFI et France 24, l’ancien locataire de l’Elysée a reconnu une fraude de grande dimension à l’élection du président de la République du 26 août dernier.
L’ancien chef de l’Etat Gabonais, Ali Bongo Ondimba aurait créé les conditions de son renversement. C’est en substance ce qui ressort de l’intervention de François Hollande qui, en se démarquant de la position officielle de la France, a tenu à dresser un parallèle entre les irrégularités qui ont émaillé le processus électoral au Gabon et la crise institutionnelle actuelle.
Une fraude électorale à grande dimension à l’origine du coup d’Etat
Si l’ancien chef de l’Etat français s’est inquiété face à la culture des coups d’Etat militaires en vogue sur le continent africain, il a reconnu une différence dans le cas gabonais. En effet, François Hollande, à l’instar de la communauté internationale, a suivi le processus électoral au Gabon, et a pu se rendre compte d’une énième forfaiture du pouvoir d’Ali Bongo.
C’est fort de ce constat que l’ancien élu socialiste a balayé tout parallèle entre l’Afrique de l’Ouest et le Gabon. « Je ne pense pas qu’il y a une équivalence à établir par exemple entre ce qui s’est produit au Niger et ce qui vient d’arriver au Gabon. Dans un cas, il y a un président qui était élu démocratiquement, et dans l’autre, il y avait visiblement une fraude de grande dimension » a-t-il affirmé.
Notons que cette position mesurée, François Hollande l’avait déjà adoptée le 30 août dernier, jour du coup d’Etat, alors que la situation était encore confuse au Gabon. En effet, si la presse française évoquait déjà la possibilité d’une évacuation des ressortissants français installés au Gabon, le responsable politique n’y voyait pas d’intérêt car selon lui, rien n’indiquait pour l’heure que ce sont les intérêts français qui étaient visés.