Présidentielle 2025 : Voter, c’est choisir, la dignité du citoyen face aux impostures politiques

Je suis Harold Leckat Igassela. Juriste de formation, entrepreneur par vocation, éditeur de presse par engagement. Je suis né à Libreville au Gabon, de parents gabonais, eux-mêmes enracinés dans cette terre qui nous a vus naître. Je suis Gabonais. Et à ce titre, je revendique le droit de m’exprimer, de construire, de participer et de voter.

Ce jeudi 10 avril 2025, j’ai quitté Libreville pour me rendre à Mbigou, mon village natal, où Henri Paul Leckat, mon grand-père s’est établi, y a vécu et y est enterré. Près de 700 kilomètres parcourus pour accomplir ce que je considère comme l’un des actes les plus nobles dans une démocratie : voter. Donner ma voix à celui ou celle que je crois apte à conduire la destinée nationale. Non pour un intérêt personnel. Mais par conviction. Par devoir. Par amour du pays.

Je n’ai pas été escorté. Je n’ai pas été invité. Je n’ai pas été mandaté. Je suis parti en citoyen libre, parce que je crois que la souveraineté appartient à ceux qui s’en saisissent.

Mais en parcourant ce chemin, une question m’a traversé : qui mérite aujourd’hui d’être salué ?

Le citoyen qui entreprend, emploie, paie ses impôts, respecte la loi et agit avec responsabilité ? Ou bien ceux qui, tapis dans les arcanes du pouvoir, souvent parachutés, agissent avec émotion, règlement de comptes et favoritisme, au mépris des engagements du président qu’ils sont censés servir ?

À quelques heures d’un scrutin décisif, le prochain président de la République devra faire preuve de discernement. Il devra s’entourer non de flatteurs ou d’opportunistes couramment désignés « Kounabelistes », mais de Gabonaises et de Gabonais sincèrement engagés, ceux qui, sans l’ombre d’un soutien public, ont créé des emplois, formé des jeunes, innové dans un pays parfois hostile à l’initiative privée.

Ceux-là, qui ne vous laisseront pas parler pour vous entendre parler comme le chante Tita Nzebi. Ceux qui par conviction ont sacrifié des opportunités et non ceux qui se sont réfugiés dans le soutien politique à tout va pour espérer une récompense. 

Car si l’on veut que l’entrepreneuriat soit le véritable levier de l’employabilité, alors il faudra écouter ceux qui bâtissent malgré tout, et non ceux qui bénéficient parce qu’ils plaisent.

Ceux qui doivent être reçus au palais de marbre, ce ne sont pas les obligés du pouvoir, mais les bâtisseurs de demain. Pas ceux à qui l’on a offert leur première voiture ou leur premier million. Mais ceux qui ont offert un emploi, une formation, une dignité à leurs compatriotes.  

À vous, citoyens, je dis ceci :

Allez voter. Prenez votre carte. Et si ce n’est pas possible, munissez-vous d’une pièce d’identité valide et rendez-vous dans votre bureau de vote.

Levez la tête. Affirmez votre choix. Ne laissez personne décider à votre place.

Nous devons cesser d’être spectateurs. L’avenir du Gabon appartient à ceux qui osent s’engager.

Harold Leckat Igassela

Juriste, Fondateur et Directeur de publication de Gabon Media Time