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Présidentielle 2025 : Noël Bertrand Boundzanga, la candidature du refus !

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La transition gabonaise n’était-elle qu’un leurre ? C’est en tout cas la conviction de Noël Bertrand Boundzanga, universitaire et militant de la société civile, qui a officialisé ce jeudi 20 février sa candidature à l’élection présidentielle du 12 avril. Dans un discours au ton grave, il accuse le CTRI d’avoir trahi l’esprit du 30 août 2023 et d’installer, sous un autre visage, le système Bongo-PDG.

Une transition confisquée. Le constat de Boundzanga est sans appel : la promesse de rupture a volé en éclats. « Le 4 septembre 2023, une lueur d’espoir s’est allumée. Aujourd’hui, elle s’est éteinte », lâche-t-il avec amertume. Selon lui, la transition militaire a laissé place à un appareil politique verrouillé, où les anciens réseaux continuent de tirer les ficelles. « Nous vivons une transition déguisée. Le PDG d’hier s’appelle aujourd’hui PDG-CTRI », accuse-t-il.

Dans son viseur, la persistance des inégalités et du marasme économique. « Rien n’a changé. L’électricité est toujours coupée, les hôpitaux manquent de tout, la justice est en grève et l’État croule sous les dettes », a-t-il déploré. Pour lui, la transition, qui devait restaurer la confiance, n’a fait que prolonger les errements du passé.

Une opposition à la militarisation du pouvoir

Boundzanga dénonce surtout l’irruption des militaires dans l’arène politique, facilitée par un Code électoral controversé. « Leur mission est de protéger les frontières, pas de devenir députés ou sénateurs », fustige-t-il, craignant que le Gabon ne s’engage sur la pente glissante d’un pouvoir de plus en plus militarisé.

Il rejette aussi l’éventuelle candidature du président de la transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, estimant qu’elle signerait « la validation du coup d’État ». Un avertissement qui sonne comme un appel à la vigilance : « Nous devons tuer la peur et reprendre notre avenir en main ».

Un pari risqué

Face à des institutions verrouillées et à un pouvoir militaire bien en place, la candidature de Boundzanga ressemble à un baroud d’honneur. Peut-elle fédérer une opposition éparpillée et capter le mécontentement populaire ? Dans un pays où la répression politique reste une réalité, le chemin vers les urnes s’annonce semé d’embûches. Mais une chose est sûre : en dénonçant sans détour la « trahison » de la transition, Boundzanga brise le consensus et tente d’ouvrir une brèche dans le paysage politique gabonais.

Harold Leckat

Juriste contentieux, Fondateur et Directeur de publication. "La chute n'est pas un échec. L'échec est de rester là où l'on est tombé ", Socrates

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