Présidentielle 2025 : les évêques du Gabon appellent à «sanctuariser le scrutin» par la transparence et la paix

À quelques jours du scrutin présidentiel du 12 avril 2025, la Conférence épiscopale du Gabon, par la voix de son président Mgr Jean Vincent Ondo Eyene, a lancé un appel solennel en faveur d’un processus électoral apaisé, transparent et respectueux de la volonté populaire. Dans un contexte politique chargé, les évêques exhortent les institutions, les candidats et les électeurs à faire de cette élection un tournant historique pour la réconciliation nationale.

Dans leur message daté du 5 avril, les prélats catholiques inscrivent leur prise de parole dans l’esprit de l’Année jubilaire de l’Espérance décrétée par le Pape François. Pour l’Église, ce scrutin post-transition est « une opportunité pour écrire une nouvelle page de l’histoire nationale, fondée sur la justice, la vérité et la paix ». Face à la méfiance qui entoure les processus électoraux au Gabon depuis plusieurs décennies, les évêques plaident pour une rupture avec « les logiques de manipulation et de calculs partisans ».

« L’heure n’est ni à la revanche, ni à la division, mais à la refondation », ont-ils martelé. En cela, les élections doivent redevenir « un moment sacré d’expression de la souveraineté populaire », insistent-ils dans ce texte qui s’adresse à l’ensemble des forces vives de la Nation.

Transparence, vérité et paix comme piliers du scrutin

Le message repose sur trois piliers fondamentaux : la transparence, définie comme condition essentielle d’un vote crédible ; la vérité, socle de toute autorité légitime ; et la paix, conçue non comme un simple silence des armes, mais comme un véritable processus de réconciliation durable. « La vérité ne doit jamais être sacrifiée au profit d’intérêts individuels ou politiques », préviennent les évêques, en appelant à un engagement sincère de tous les acteurs.

Ciblant nommément la CNOCER, l’ACER, les forces de défense et de sécurité, les observateurs électoraux, mais aussi les médias, l’Église catholique rappelle que « la crédibilité du processus repose sur la compétence et l’intégrité » de chacun.

Responsabiliser les candidats, éveiller la conscience des électeurs

À l’endroit des candidats, les évêques appellent à une posture de responsabilité. « La politique est la forme la plus haute de la charité », ont-ils rappelé, citant le pape Benoît XVI. Loin des ambitions personnelles, ils les invitent à faire primer l’intérêt général et la dignité humaine dans leur démarche. Quant aux électeurs, ils sont invités à voter massivement, librement et en conscience.

« En unissant nos forces pour la justice, la vérité et la paix, nous prouverons que le Gabon peut entrer dans une nouvelle ère de démocratie véritable », conclut le message, dans un ultime appel à l’unité nationale. En bénissant le processus électoral, l’Église place le Gabon sous la protection de Dieu et de la Vierge Marie, Reine de la Paix, espérant que ce scrutin historique soit à la hauteur des attentes d’un peuple en quête de renouveau.