Présidentielle 2025 : Jean Remy Yama dénonce des pratiques héritées du passé malgré la victoire d’Oligui Nguema

Alors que les résultats officiels confirment la victoire attendue de Brice Clotaire Oligui Nguema à l’issue du scrutin du 12 avril, des voix s’élèvent déjà pour pointer des dérives observées sur le terrain. Jean Remy Yama, président du Parti national pour le travail et le progrès (PNTP), déplore le retour de certaines pratiques électorales du passé, ternissant selon lui une victoire pourtant acquise.
Invité à réagir au lendemain du scrutin présidentiel, Jean Remy Yama n’a pas mâché ses mots. S’il reconnaît la légitimité politique de la victoire du président de la Transition, il s’inquiète de ce qu’il qualifie de « résurgence des vieux réflexes ». « Chaque responsable a voulu montrer au président élu que le meilleur score, c’est chez moi, et les vieux réflexes ont resurgi avec des bourrages d’urnes et l’achat des consciences », a-t-il déclaré au micro de RFI, dans une sortie qui résonne comme un avertissement.
Une victoire sans contestation, mais entachée par la méthode
Pour le président du PNTP, le résultat du scrutin ne fait aucun doute quant à la popularité de Brice Clotaire Oligui Nguema. Cependant, il regrette que certains acteurs locaux aient ravivé des pratiques que la Transition avait justement promis d’éradiquer. « C’est vraiment triste, même si la victoire du président Oligui était attendue. Elle ne souffre d’aucune contestation en tant que telle, mais il n’avait sûrement pas besoin de ça », a-t-il souligné, pointant des « méthodes de l’ancien système ».
En filigrane, c’est la question de la sincérité du processus électoral qui est posée. Jean Remy Yama, figure connue pour son engagement en faveur de la transparence et des droits sociaux, appelle à tirer les leçons de ces dérives pour renforcer les mécanismes de contrôle à l’avenir.
Un système à réformer pour éviter la reproduction du passé
Sans accuser directement le président élu, le responsable du PNTP laisse entendre que ces pratiques ne relèvent pas de directives venues du sommet, mais plutôt d’initiatives locales guidées par des logiques de performance politique. « Je ne pense pas que ce soit lui qui ait donné cet ordre », précise-t-il, « ce sont juste les méthodes de l’ancien système ».
Dans un contexte de transition censée tourner définitivement la page du régime Bongo, ce genre d’alerte met en lumière la difficulté de rompre structurellement avec des habitudes enracinées dans les rouages de l’administration électorale. Pour Jean Remy Yama, si le président Oligui Nguema veut incarner la rupture, il devra se montrer intraitable sur les pratiques internes et donner corps à ses engagements en faveur de la refondation institutionnelle.
À l’heure où les regards se tournent vers l’avenir, cette sortie critique rappelle que la victoire ne suffit pas : encore faut-il qu’elle soit porteuse d’un véritable changement de culture politique.
GMT TV