Possible suspension du PDG : c’est déjà la cacophonie dans le camp Ali Akbar ?

La crise qui secoue actuellement le Parti démocratique gabonais (PDG) illustre un affrontement d’autorité inédit entre deux pôles rivaux : d’un côté, les partisans d’Ali Bongo Ondimba, regroupés autour d’Ali Akbar Onanga, désigné Secrétaire général par ce dernier ; de l’autre, les actuels occupants du siège du parti, Blaise Louembe et Angélique Ngoma, qui détiennent les leviers financiers et administratifs. Ce duel de légitimité est accentué par des approches différentes dans le camp Ali Akbar, sur la notion même de bicéphalisme. Une situation qui pourrait conduire à un arbitrage décisif du ministère de l’Intérieur.
Dans une tribune publiée le 23 juillet dans Gabon Media Time, Ali Akbar Onanga a affirmé qu’il n’existait pas, juridiquement parlant, de bicéphalisme au sein du PDG. Selon lui, la cohabitation de deux directions ne répond pas aux critères légaux d’une rivalité statutaire, empêchant ainsi toute base solide à une possible suspension du parti par les autorités. Mais cette interprétation n’est pas partagée par son propre adjoint, Arthur Benga Ndzeme, qui deux jours auparavant, lors de sa tentative d’irruption dans les locaux du parti, reconnaissait face camera l’existence de ce bicéphalisme, appelant à la raison et à l’unité et estimant que « le PDG est un et indivisible » et que « nous sommes effectivement menacés de dissolution ».
Une divergence révélatrice d’un manque de coordination stratégique
Malgré leurs nombreuses convergences idéologiques, cette différence d’approche sur un sujet aussi sensible met en lumière un manque de concertation flagrant entre les deux hommes forts du clan Ali Bongo. Loin d’être anodine, cette dissonance fragilise la cohérence du groupe et offre un avantage stratégique au camp Louembe–Ngoma. Ces derniers, en misant sur une communication ordonnée et une discipline de parti rigoureuse, parviennent à projeter une image d’autorité et de continuité, renforçant leur influence au sein des structures du PDG.
À l’heure où le sort du parti pourrait se jouer dans les bureaux du ministère de l’Intérieur, la capacité du camp Akbar à présenter un front uni devient une nécessité absolue. Dans le cas contraire, l’intervention de l’administration pourrait acter la suspension du PDG, marquant l’échec de la faction restée fidèle à Ali Bongo à rétablir l’ordre. Plus que jamais, l’unité interne, la clarté du message et la cohérence des actions apparaissent comme des conditions indispensables à la survie politique du PDG dans un environnement politique marqué par des bouleversements importants.
GMT TV