Port-Gentil : un jeune tué par balle, un OPJ mis en cause

Ce qui s’annonçait comme une simple opération de police vire au drame. Un jeune homme a été tué par balle dans la soirée du vendredi 2 mai 2025 au Quartier-Chic, dans le 2e arrondissement de Port-Gentil. Rapidement, la version initiale évoquait une altercation entre un agent de la Police judiciaire (PJ) et un groupe de jeunes du quartier. Mais très vite, les faits rapportés par la famille du défunt sèment le trouble et posent la question d’un usage disproportionné de la force par un représentant de l’ordre.
Une bavure policière dissimulée ? Dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux le lendemain du drame, le frère aîné de la victime bouscule la version officielle. Selon lui, ce dernier aurait été pris pour cible après avoir refusé de participer à un trafic de téléphones portables prétendument couvert par l’officier de police en cause. Pire, c’est en tentant de s’interposer lors d’une expédition punitive que son jeune frère aurait été atteint mortellement par balle, avant de succomber à ses blessures à l’hôpital.
Des accusations graves qui soulèvent une nouvelle fois la question de l’impunité policière. Si la police affirme que le frère du défunt est un repris de justice toujours recherché pour des faits de vol et de détention de chanvre, ce dernier assure avoir tourné la page et s’être réinséré. La thèse de la légitime défense brandie par l’agent mis en cause semble de plus en plus fragile à mesure que les témoignages s’accumulent.
L’Inspection générale de la Police saisie
Face à la polémique grandissante, l’Inspection générale des Forces de police nationale (FPN) a été dépêchée en urgence depuis Libreville. Une enquête interne est en cours. Le policier impliqué a été placé en garde à vue. L’audition de ce dernier sera déterminante pour faire toute la lumière sur une affaire où la frontière entre justice et règlement de comptes semble dangereusement brouillée.
Alors que le président Brice Clotaire Oligui Nguema a prêté serment le 3 mai en jurant de respecter l’État de droit, ce drame rappelle avec brutalité les défis structurels qui minent encore l’intégrité des forces de sécurité au Gabon. La balle tirée à Port-Gentil pourrait bien marquer un tournant dans l’exigence de justice et de responsabilité dans l’exercice du pouvoir républicain.
GMT TV