Port-Gentil : l’hôpital de N’tchengue poursuivi pour négligence médicale

L’hôpital régional de N’tchengue, situé dans la province de l’Ogooué-Maritime, se retrouve au cœur d’une affaire judiciaire. Dans un article publié ce 11 mai 2025 sur la page officielle du média OMI, on apprend qu’une famille a saisi le tribunal de première instance de Port-Gentil pour négligence médicale après le décès de leur parent, Mignon. Une situation qui remet en lumière une problématique vivement dénoncée par la population.
Bien que la négligence médicale soit un phénomène récurrent et largement décrié au Gabon, elle semble persister, à en juger par cette nouvelle plainte. La famille de Mignon accuse l’hôpital de n’avoir pas agi avec diligence. Ce dernier serait décédé à l’hôpital de N’tchengue. « À notre arrivée, j’ai signalé qu’il s’agissait d’une urgence. Ils nous ont dirigés vers le service de petite chirurgie. Là, ils lui ont fait un pansement avec du Dakin et de la Bétadine. J’ai précisé qu’il avait reçu une balle, mais on m’a répondu que c’était la procédure », a témoigné Emma Nadège Maroundou épouse Aworet, la tante du défunt.
Après ce passage, une ordonnance leur a été remise. Les médicaments ont été achetés, puis Mignon a été transféré au bloc opératoire vers 19h, soit trois heures après son admission en petite chirurgie, où rien n’avait été fait. « Une fois au bloc, nous ne savons pas ce qui s’est passé. Seuls les médecins et la police y avaient accès. C’est après 21h qu’on nous a annoncé sa mort. En entrant, nous avons vu que la blessure n’avait pas été touchée. Le même pansement était encore en place. Rien ne montrait qu’une tentative d’extraction de la balle avait eu lieu », a-t-elle déclaré.
La famille réclame justice
D’après elle, un médecin aurait reconnu que l’opération était impossible à cause d’un saignement abondant. Cette dernière estime que le personnel faisait semblant de s’en occuper, juste pour les rassurer. « Même la transfusion sanguine n’a pas été faite. Il n’a reçu qu’une perfusion de glucose en petite chirurgie. Au bloc, certains riaient. Je me suis demandé s’ils prenaient vraiment mon neveu en charge », a confié Emma Nadège Maroundou épouse Aworet.Face à ce qu’elle qualifie d’attitude choquante et inacceptable, la famille a décidé de poursuivre l’hôpital pour négligence médicale. « Une personne qui arrive avec deux balles dans le corps doit être prise en charge immédiatement, pas envoyée en petite chirurgie, un service réservé aux plaies bénignes », a-t-elle ajouté.
En conséquence, la famille de Mignon lance un appel à l’intervention des autorités. Elle exige des mesures fermes pour mettre un terme à de telles pratiques, rappelant qu’aucune vie ne doit être négligée, peu importe l’identité de la victime.
GMT TV