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Port-Gentil : les habitants de Matanda Lip en colère face aux opérations de deguerpissement

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Depuis le début du mois de juin 2025, les opérations de déguerpissement se multiplient aussi bien à Libreville, capitale politique, qu’à Port-Gentil, capitale économique du Gabon. Si ces actions visent à améliorer l’image urbaine et à protéger l’environnement, elles suscitent une vive contestation dans certains quartiers. À Matanda Lip, dans le 4ᵉ arrondissement de Port-Gentil, les habitants touchés expriment leur colère, dénonçant l’absence de préavis avant la destruction de leurs habitations.

Relayée le dimanche 29 juin par le site d’information OMI, la situation sur place est alarmante. Les bulldozers ont réduit en ruines de nombreuses maisons, plongeant des familles entières dans le désarroi. Le quartier, autrefois animé, présente désormais le visage d’un champ de ruines. « Ils viennent détruire les maisons des gens sans préavis. Nous avons dormi dehors, ma femme, mes six enfants et moi. Ce n’est pas normal. Si c’est l’État qui a décidé, nous ne pouvons pas nous y opposer, mais on aurait dû nous prévenir », s’est indigné un père de famille visiblement abattu.

Un enjeu environnemental pour l’État

Un autre habitant, tout aussi remonté, ne cache pas son amertume. « Nous sommes déçus du président. Cela fait des années que nous vivons ici. Est-ce pour ça qu’on l’a élu ? Pour qu’il vienne casser nos maisons ? » s’est-il interrogé avec colère. D’après les autorités locales, cette opération s’inscrit dans le cadre de la politique de « libération et de protection du littoral », visant à préserver les mangroves, fragilisées par les constructions anarchiques. Le ministre de l’Environnement, Mays Mouissi, a d’ailleurs rappelé l’importance stratégique de la mangrove pour l’équilibre écologique du littoral, soulignant que sa préservation est une priorité nationale.

Après Matanda Lip, les opérations devraient se poursuivre dans d’autres quartiers comme Ntchéngué, Favom et Cap Lopez. En attendant, les sinistrés, le cœur lourd, appellent à une réponse rapide des autorités, notamment en ce qui concerne leur relogement. Car, si « force reste à la loi », l’aspect humain de ces décisions reste préoccupant. À noter que certains riverains ont tout de même salué cette initiative des autorités, espérant qu’elle permettra de restaurer un environnement plus sain. Les opérations de démolition, toujours en cours ce 30 juin 2025, devraient mettre fin à l’insalubrité, à l’occupation anarchique, au trafic de drogues et au banditisme, jadis florissants dans le secteur.

Geneviève Dewuno Edou

Diplômée en journalisme,je suis chargée des rubriques Santé en plus d’être l’une des voix derrière de nombreux reportages de GMTtv. L'écriture, la pose de voix, la présentation du Journal télévisé sont les principales tâches que j’exécute et pour lesquelles je mets mes capacités au quotidien au profit de la rédaction de Gabon Media Time.

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