Port-Gentil : après 8 ans de prison, un compatriote déclaré non coupable

Après huit longues années passées derrière les barreaux, Pierre Mwegaya a finalement été acquitté par la Cour criminelle de Port-Gentil, dans la province de l’Ogooué-Maritime. Selon un article publié ce lundi 21 juillet 2025 par notre confrère L’Union, ce compatriote de 50 ans a été injustement accusé du meurtre de Guy Pambo, mystérieusement disparu en 2013.

Clamant son innocence depuis le premier jour, Pierre Mwegaya a toujours rejeté les accusations portées contre lui, pourtant  il a été arrêté et placé sous mandat de dépôt le 27 juillet 2017 à la maison d’arrêt de Port-Gentil. Lors de son passage à la barre le 18 juillet 2025, dans le cadre des sessions criminelles en cours dans la ville du sable, il a réaffirmé n’avoir aucun lien avec le meurtre. Une position constante qui a fini par convaincre les juges, lesquels ont estimé que les preuves disponibles ne permettaient pas de l’impliquer dans les faits reprochés.

Retour sur une disparition qui a conduit à une erreur judiciaire

Les faits remontent à décembre 2013, dans le village d’Atongowanga dans la province de l’Ogooué-Maritime, lorsque Guy Pambo est déclaré disparu. Malgré les recherches menées par la brigade de gendarmerie du département d’Étimboué, aucune piste concluante n’est retrouvée. Ce n’est qu’au cours d’une partie de chasse, menée plusieurs mois plus tard par le frère de la victime, que des ossements humains, une machette, un sac à riz vide, un étui de couteau et un crâne sont découverts. Ces éléments mèneront à l’arrestation de Pierre Mwegaya, alors soupçonné à tort.

Suite à une plainte déposée auprès de la Police judiciaire provinciale, Pierre Mwegaya est interpellé. Lors de l’enquête préliminaire, il aurait reconnu, selon les enquêteurs, avoir poignardé Guy Pambo au cours d’une altercation. Par la suite, ce dernier reviendra sur cette version des faits, niant toute implication et affirmant se trouver à Opando avec son cousin au moment de la disparition. Un alibi qui n’a malheureusement jamais été vérifié, le témoin n’ayant pas été entendu au cours de la procédure.

Au vu des éléments du dossier, la Cour criminelle a prononcé l’acquittement de Pierre Mwegaya et ordonné sa libération immédiate. En parallèle, des poursuites ont été engagées contre certains membres de la famille de la victime pour fausses déclarations a rappelé Gabonactu. C’est donc un homme libre, soulagé et profondément marqué, qui tente désormais de tourner la page d’un calvaire judiciaire de huit années.