Pharel Boukika : «Les jeunes diplômés ont raison de ne pas revenir dans un pays où le mérite est bafoué»

Dans une publication poignante sur Facebook ce mardi 15 juillet 2025, Pharel Boukika, juriste formé en France et directeur de publication du média Dépêches 241, a livré une analyse sans concession sur les causes profondes du désamour croissant entre les jeunes diplômés gabonais et leur pays d’origine. Entre tricheries administratives, nominations népotiques et climat social délétère, le constat est amer.
« Comment demander à un compatriote fraîchement diplômé et rigoureusement formé de revenir dans un pays où les concours étatiques sont biaisés, truqués, faussés ? » interroge frontalement Pharel Boukika, dans un message qui résonne comme un cri du cœur. À travers cette interpellation publique, le patron du média Dépêches 241 s’attaque à une réalité que beaucoup feignent d’ignorer : celle d’un pays qui semble s’être institutionnalisé dans l’iniquité, le clientélisme et la paralysie de ses mécanismes de promotion sociale.
Concours biaisés, nominations consanguines : le mérite en otage
Derrière ses mots, c’est toute une génération de jeunes Gabonais formés à l’étranger ou localement, mais marginalisés par le système, que Pharel Boukika semble porter à la lumière. « Les nominations copains-coquins et consanguins sont la règle, et la nomination au mérite l’exception », affirme-t-il. Une dénonciation qui fait écho aux critiques récurrentes sur la politisation des recrutements dans la fonction publique, et sur le verrouillage des opportunités par des réseaux d’influence étroits.
Pour le juriste, la situation de précarité que vivent des milliers de jeunes diplômés ne relève pas uniquement d’un problème conjoncturel, mais d’un système structuré dans l’exclusion. « Dans un pays gangrené par un chômage endémique, l’Etat s’illustre par des comportements mesquins, comme corrompre les leaders du mouvement des chômeurs au lieu de trouver des solutions pérennes », a-t-il poursuivi.
Une dénonciation qui fait écho à un malaise national
Le propos est brutal, mais il ne fait qu’amplifier une réalité sociopolitique souvent décriée par la jeunesse elle-même, en particulier celle de la diaspora. Pour beaucoup d’entre eux, le retour au pays est un saut dans l’inconnu, sans garanties ni perspectives. Sans une réforme profonde de l’appareil administratif, l’amélioration des pratiques de gouvernance et la sanctuarisation du mérite, les initiatives de réintégration des cerveaux partis sont vouées à l’échec.
« Sans environnement un peu plus sain, que vous coupiez ou pas, l’Etat n’est pas à la hauteur. Et, ces compatriotes ont raison. Ils ne sont pas à blâmer », conclut Pharel Boukika. En quelques lignes, l’ancien étudiant en droit dresse un verdict accablant sur l’inaction de l’État face à l’hémorragie des compétences.
Un message à méditer pour les décideurs politiques, alors que le président de la République, Chef du gouvernement, Brice Clotaire Oligui Nguema, affirme vouloir restaurer la dignité et la compétence au cœur de la République. Encore faut-il que les actes suivent les paroles.
GMT TV