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Pétrole : l’arrivée probable de British Petroleum, une bonne nouvelle pour l’industrie

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Bien qu’il entende à moyen terme, préparer l’après pétrole en misant notamment sur le numérique qui constitue un pilier essentiel de l’objectif de diversification de l’économie gabonaise, le gouvernement souhaite, tout d’abord, reprendre en main le secteur pétrolier. Pour ce faire, la promotion d’une industrie pétrolière autochtone est fortement envisagée. Pour y arriver, d’importantes réformes sont attendues avec en ligne de mire l’augmentation des capacités de la Société Gabonaise de Raffinage (SOGARA), l’amélioration de la gouvernance de Gabon Oil Company (GOC) et l’acquisition des actifs d’Assala Energy. Concernant ce dernier point, il devrait se concrétiser grâce à l’arrivée probable du géant pétrolier britannique, British Petroleum.

A quelques jours de la fin du délai de préemption accordé à Gabon Oil Company (GOC) pour le rachat des actifs d’Assala Energy au fonds américain Carlyle Group, on en sait un peu plus sur les possibles repreneurs aux côtés de l’Etat gabonais. Selon toute vraisemblance, ce devrait être le duo Trafigura-British Petroleum. Pour deux raisons. La première d’ordre financier puisqu’à eux deux les deux géants pèsent plus de 500 milliards de dollars d’actifs, et la seconde d’ordre opérationnel. Trafigura qui lorgne également le secteur gazier gabonais, dispose d’une solide expérience sur le continent avec notamment une maîtrise de la logistique pétrolière. Quant à BP, il reste ni plus ni moins que le huitième opérateur pétrolier au monde.

En effet, comptant parmi les plus anciennes compagnies pétrolières au monde, British Petroleum s’est forgée une solide réputation grâce à des acquisitions comme celle qu’elle pourrait officialiser au Gabon dans les prochains jours. Son arrivée probable dans le paysage pétrolier local, à l’heure où les autorités veulent renforcer leur présence et leur impact pour en tirer de meilleurs profits, peut être considérée comme un gage de stabilité. L’Etat gabonais qui envisage de faire la promotion d’une industrie pétrolière autochtone dans sa volonté de reprise en main du secteur, pourrait ainsi s’appuyer sur la longue expérience de l’opérateur britannique, non seulement en matière de production mais aussi pour ce qui est du raffinage.

Une pluralité d’opérateurs pour un meilleur rendement

British Petroleum pourrait potentiellement avoir un impact significatif sur le secteur pétrolier gabonais en raison de son expertise, de ses ressources et de sa portée mondiale. Son entrée sur le marché pourrait entraîner des investissements substantiels, avec le développement d’infrastructures telles que des plates-formes de forage, des pipelines visant à contribuer à moderniser et à développer les capacités de production pétrolière de notre pays. Avec une technologie et une expertise avancées dans l’exploration, l’extraction et le raffinage du pétrole, elle pourrait également introduire des techniques innovantes et de meilleures pratiques pour améliorer l’efficacité et maximiser la production dans les champs pétroliers. 

Une possible privatisation de l’outil productif de la Sogara

De plus, soucieux de restructurer la seule et unique raffinerie du pays en l’occurrence, la Société Gabonaise de Raffinage (SOGARA), l’Etat gabonais, qui devrait sans nul doute dérouler le tapis rouge à cet investisseur à la forte empreinte énergétique, qui prévoit d’engager jusqu’à deux milliards de dollars US dans les énergies vertes d’ici peu, pourrait également y voir une opportunité de taille dans l’optique d’une privatisation de l’outil productif de la raffinerie. Un autre aspect majeur de cette possible venue du britannique dans notre bassin sédimentaire, en plus du fait qu’il devrait largement contribuer à libéraliser un secteur jusque-là dominé par des opérateurs venus de France. Une pluralité d’opérateurs venus d’horizons différents, avec des méthodes différentes, pour un rendement qui le sera tout autant. 

Entre création d’emplois et développement des compétences, la présence de BP pourrait créer des opportunités d’emplois pour les citoyens gabonais dans divers secteurs, notamment l’ingénierie, les opérations et l’administration. Une bonne chose quand on sait qu’elle devrait tout mettre en œuvre pour la concrétisation d’un projet de maîtrise du comptage en temps réel du pétrole brut destiné à l’exportation. A noter que sa présence sur le marché local et régional pourrait modifier le paysage concurrentiel, influencer les prix, les niveaux de production et la dynamique du marché, bénéficiant potentiellement à la fois au gouvernement et aux autres acteurs du secteur.

Casimir Mapiya

« Mieux vaut une vérité qui fait mal, qu'un mensonge qui réjouit. » Proverbes berbères

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