Pêche durable : clap de fin de la visite conjointe MAEP/UE !
Dans le cadre de la valorisation des réalisations issues du protocole de pêche (APPD) Gabon-UE 2021-2026, le ministère de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche et la délégation de l’Union européenne au Gabon ont mené une visite conjointe du 9 au 13 décembre 2024. Cette mission, qui a couvert les provinces du Moyen-Ogooué, de la Ngounié et de la Nyanga, a permis d’évaluer l’avancement de ce partenariat et le déploiement de sa matrice d’actions.
Alors que le Gabon cherche à diversifier son économie, longtemps dominée par le secteur pétrolier, l’économie bleue apparaît comme une alternative stratégique. Dans ce contexte, le protocole de pêche Gabon-UE (2021-2026) joue un rôle crucial, témoignant de l’engagement des partenaires internationaux, notamment l’Union européenne, à appuyer ce secteur par des actions concrètes.
Constats et perspectives lors des visites de terrain
De la station piscicole de Mbolet au Centre d’appui à la pêche artisanale de Mayumba (Capamy), en passant par le Centre de pêche de Mouila, les membres des délégations de l’Union européenne et du ministère de tutelle ont pu constater des avancées significatives. Notamment en matière d’aménagement d’espaces d’exploitation pour les pêcheurs. La mise en place d’un parking moderne à Mayumba et du renforcement de la surface d’accostage à Mouila en sont les preuves.
Mais cette visite a été l’occasion de relever des insuffisances logistiques à pallier dans l’avenir. « L’objectif de cette visite conjointe avec le ministère de tutelle est d’évaluer les réalisations accomplies dans le cadre de la coopération Gabon-UE en matière de pêche. Nous cherchons également à mieux comprendre le potentiel du secteur dans son environnement socio-économique et à identifier les priorités futures », a rappelé l’ambassadrice de l’Union européenne, Cécile Abadie.
Des impacts concrets, mais des défis à relever
À Mayumba, l’aménagement d’un parking automobile grâce au protocole a été salué par les usagers. La coopérative des pêcheurs d’huîtres a également exprimé sa satisfaction face aux équipements renforcés par l’appui européen. Toutefois, elle a profité de la visite pour demander l’aménagement d’un bureau fonctionnel. Un poste qui permettra à leur association de travailler davantage et de manière concertée durant la période de pêche autorisée.
Au terme de ce marathon, Clauvice Niama Mouketou, directeur des évaluations et de l’aménagement à la Direction générale de la pêche et de l’aquaculture (DGPA), a souligné l’importance de cette tournée. « L’ambition est de réorganiser un secteur de la pêche en léthargie afin qu’il joue pleinement son rôle économique, car il ne représente actuellement que 1,5 % du PIB », a-t-il rappelé. Cela passe par des actions taillées aux urgences.
Une matrice d’actions déjà en œuvre
Malgré certaines carences, telles que l’absence d’aliments de production à la station piscicole de Mbolet ou l’absence de débarcadères adéquats à Mouila et Mayumba, des projets de réhabilitation des centres de pêche et de renforcement des capacités des brigades de surveillance sont en cours. Ces initiatives traduisent la volonté conjointe du Gabon et de l’Union européenne de soutenir durablement le secteur halieutique, qui constitue une niche économique importante.
À cet effet, l’Union européenne a martelé la portée hautement significative de cette mission. « Cette visite illustre l’importance du partenariat Gabon-UE dans la promotion d’une pêche durable et responsable, ainsi que sa contribution à la valorisation économique des ressources halieutiques », s’est réjouie l’Union européenne dans un communiqué. Cette visite a permis de poser un diagnostic essentiel pour la poursuite du protocole de pêche.