PDG : Ondo Metogho, Ona Ondo, Obiang Ndong, Mve Ella et consorts exclus du PDG

À quelques semaines de l’élection présidentielle, le Parti Démocratique Gabonais (PDG) traverse une nouvelle zone de turbulences. Ce mercredi 14 mai 2025, sa Commission Centrale de Discipline et de Promotion (CCDP) a prononcé l’exclusion définitive de plusieurs cadres de premier plan, dont Guy Patrick Obiang Ndong et Charles Mve Ellah, pour “atteinte grave à l’unité du parti”.
C’est un séisme dans la galaxie PDG. Moins d’un an après le coup d’État du 30 août 2023 qui a précipité la chute du régime d’Ali Bongo Ondimba, le parti hérité de cette longue dynastie présidentielle est à son tour secoué par une fracture interne. Réunis le 9 mai dernier à la Chambre de commerce de Libreville, plusieurs cadres politiques issus du Woleu-Ntem ont, dans un acte de rupture spectaculaire, annoncé leur démission collective du parti.
Une fronde publique, un défi assumé
Parmi les initiateurs de cette “sécession” figurent deux poids lourds de la formation : Guy Patrick Obiang Ndong, ancien ministre de la Santé et membre du Comité permanent du Bureau politique, ainsi que Charles Mve Ellah. Leur invitation publique, relayée sur les réseaux sociaux, a immédiatement provoqué la fureur du Secrétariat Exécutif du PDG, qui a dénoncé “une initiative cavalière” et évoqué de possibles poursuites judiciaires.
Malgré une convocation formelle par la CCDP pour audition, les deux cadres n’ont pas daigné se présenter. Pire, pendant que la commission siégeait, ils confirmaient en direct sur les réseaux sociaux leur démission du parti, en compagnie d’autres militants frondeurs.
Des exclusions comme réponse à la défiance
Pour la direction du PDG, ces actes constituent une violation manifeste des statuts, du règlement intérieur et de la charte des valeurs du parti. En s’appuyant sur les articles 20 et 21 du manuel des procédures disciplinaires, la CCDP a prononcé l’exclusion définitive de sept figures : outre Guy Patrick Obiang Ndong et Charles Mve Ellah, figurent également Emmanuel Ondo Metogo, David Ella Mintsa, François Ango Ntoutoume, Daniel Ona Ondo et René Ndemezo’o Obiang. La CCDP a également suspendu Frédéric Zue Edzang, rapporteur général de la commission, en attente d’audition.
Un avertissement à la veille d’un scrutin décisif
En frappant fort, le PDG tente de restaurer une autorité mise à mal depuis l’arrivée au pouvoir du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI). À la veille d’échéances politiques majeures, cette purge interne vise à adresser un message clair : toute tentative de dissidence ouverte sera traitée sans concession.
La guerre de succession, amorcée en silence depuis la chute du régime Bongo, s’expose désormais en pleine lumière. Et l’ex-parti au pouvoir, longtemps monolithique, se découvre des lignes de fracture dont l’impact électoral reste à mesurer.
GMT TV