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Passage de 52 à 60 sénateurs : une réforme nécessaire ou une stratégie politique ?

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Parmi les nombreuses dispositions du nouveau Code électoral adopté par le Parlement de la Transition, l’augmentation du nombre de sénateurs, de 52 à 60, a suscité des débats aussi vifs que légitimes. Officiellement justifiée par la volonté d’assurer une meilleure représentativité des territoires, cette réforme interroge sur ses réelles motivations et son impact sur l’efficacité du système législatif gabonais.

L’un des arguments avancés par les autorités de la transition est que cette augmentation vise à mieux refléter les réalités territoriales du Gabon. En effet, avec un Sénat censé représenter les collectivités locales, l’ajout de huit sièges permettrait, en théorie, de mieux répartir les voix au niveau des différentes régions. Cette mesure serait particulièrement pertinente dans un pays marqué par des disparités géographiques et économiques.

Cependant, des observateurs critiquent cette décision, y voyant une manœuvre pour diluer l’opposition ou favoriser les territoires favorables aux autorités en place. En augmentant le nombre de sénateurs, le gouvernement pourrait renforcer son influence sur la Chambre haute, notamment dans le cadre d’un retour à l’ordre constitutionnel où les institutions de transition pourraient céder la place à des organes élus.

Une réforme au coût politique et financier

Au-delà des considérations politiques, cette augmentation soulève aussi des questions financières. Chaque siège supplémentaire implique des coûts liés aux rémunérations, avantages et infrastructures nécessaires pour accueillir les nouveaux élus. Dans un pays où les ressources publiques sont déjà sous pression, cette réforme peut sembler déconnectée des priorités économiques et sociales des citoyens.

De plus, l’efficacité législative pourrait en pâtir. Avec davantage de sénateurs, les débats risquent de devenir plus longs et moins cohérents, dans un contexte où les institutions gabonaises doivent déjà regagner la confiance des citoyens.

Une réforme à double tranchant

Si l’augmentation du nombre de sénateurs peut être perçue comme une tentative de renforcer la représentativité territoriale, elle suscite néanmoins des doutes sur son opportunité et ses véritables motivations. Entre enjeux financiers, efficacité institutionnelle et risques de manipulation politique, cette réforme illustre les ambiguïtés d’une transition qui, bien qu’affichant une volonté de renouveau, peine parfois à dissiper les ombres du passé.

Seule une mise en œuvre transparente et une consultation plus large des acteurs politiques et sociaux pourraient légitimer une telle décision. Sans cela, le passage de 52 à 60 sénateurs risque d’être perçu comme un énième ajustement stratégique plutôt qu’une véritable avancée démocratique.

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