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Partage des primes : À qui profite ce brouhaha à l’aube de Gabon-Nigeria ?

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Le football gabonais se trouve une fois de plus, et de trop, au cœur d’une controverse qui dépasse les terrains verts. Le feuilleton des primes de qualification à la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2025 continue de défrayer la chronique, avec des rebondissements qui interrogent la gestion du sport au plus haut niveau. Après le paiement effectif de ces primes, la question de leur répartition a éclaté au grand jour, excluant apparemment le ministère des Sports et la Fédération Gabonaise de Football (Fegafoot) au profit exclusifs du staff technique et des joueurs. 

Cette décision, qualifiée d’arbitraire par certains dont Dieudonné Londo, ancien international gabonais et manager général de l’équipe nationale, met en exergue des tensions internes qui pourraient compromettre l’unité nationale à un moment critique. Ce dernier n’a pas mâché ses mots en dénonçant ces amendements comme des irrégularités flagrantes. Selon lui, une correction rapide s’impose, et il pointe du doigt le Chef de l’État, Brice Clotaire Oligui Nguema, comme l’origine de ces instructions nouvelles. Paul Kessany, conseiller spécial du Président à la jeunesse et aux sports, est également cité comme relais de ces directives.

Pourtant ce volcan généralisé à la veille d’un match aussi important ?

Au-delà du débat sur un partage équitable ou un présumé « saucissonnage » de la prime à 50 %, c’est l’opportunité de cette dispute qui interpelle. À la veille d’un des matchs les plus cruciaux de l’histoire des Panthères du Gabon à savoir les barrages contre le Nigeria pour la Coupe du Monde, prévus le 13 novembre prochain, cette guerre intestine semble malvenue. En effet, tandis que le Nigeria annonce l’ouverture anticipée de son camp d’entraînement pour les internationaux motivés, le staff gabonais s’embourbe dans une bataille d’egos, de mots et de leadership. 

Cette discorde ne sert personne au sein de l’équipe : ni les joueurs, ni les dirigeants, ni les supporters qui rêvent d’une qualification historique à la Coupe du Monde. Pire, elle pourrait bien profiter à l’adversaire. Les Super Eagles du Nigeria, déjà favoris sur le papier, observent sans doute avec satisfaction ces divisions qui affaiblissent psychologiquement les Panthères du Gabon. Dans un contexte où la préparation mentale et physique est primordiale, ces querelles internes risquent de miner la cohésion du groupe. Ce qui pourrait logiquement transformer un rêve collectif en cauchemar individuel. 

La question fondamentale se pose donc avec acuité : les intérêts pécuniaires priment-ils sur l’ambition sportive nationale ? Cette affaire révèle un mal récurrent dans le football africain, où les primes deviennent souvent des pommes de discorde, éclipsant l’essentiel qui est la performance sur le terrain. Un climat positif, une mutualisation des efforts et une transparence accrue sont indispensables pour transformer cette énergie négative en motivation. Ce brouhaha autour des primes n’est pas seulement une histoire d’argent ; c’est un test pour la maturité du football gabonais. 

Lyonnel Mbeng Essone

Rédacteur en chef adjoint, je suis diplômé en droit privé. J'ai longtemps fourbi mes armes dans les cabinets juridiques avant de me lancer dans le web journalisme. Bien que polyvalent, je me suis spécialisé sur les questions sociétés, justice, faits-divers et bien sûr actualités sportives.

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