Oyima aux Finances : le choc qui propulse le Gabon à l’offensive contre la dette

Alors que le président Brice Clotaire Oligui Nguema engage une nouvelle phase de réforme de l’État, la nomination d’Henri-Claude Oyima à la tête du ministère de l’Économie, des Finances, de la Dette et des Participations, chargé de la lutte contre la vie chère, suscite des réactions à la hauteur de l’enjeu. Dans une tribune exclusive, l’ancien ministre Jean-Fidèle Otandault salue un « choix stratégique, audacieux et indispensable », et revient sur les réformes amorcées dès 2018 pour ouvrir l’administration financière à des profils issus du privé. Une analyse lucide et engagée
« Seul un capitaine aguerri pouvait redresser les finances publiques et moderniser l’État. Mettre un banquier de ce calibre au cœur de l’appareil financier de l’État est une décision visionnaire. Président-directeur général de BGFI, première banque d’Afrique centrale et fleuron bancaire africain, Henri-Claude Oyima a bâti sa réputation sur la rigueur, l’innovation et la performance, transformant BGFI en un acteur continental de premier plan.
Je rappelle qu’en 2018, j’avais engagé une réforme historique du Trésor public, permettant à des profils issus du secteur privé d’accéder à des postes de direction, jusque-là réservés aux comptables publics. C’est ainsi que Franck Yann Koubdje, cadre de la BGFI, fut nommé directeur général de la Comptabilité publique et du Trésor, avec pour mission d’y insuffler une culture de gestion bancaire, d’anticipation et d’excellence de service.
De même, la réforme intervenue en mai 2019, actant le passage de la Direction générale de la Dette sous l’autorité conjointe des Ministres de l’Économie et du Budget avait pour objectif de mettre cette direction générale au service d’une transformation structurelle et de faire de la transparence budgétaire et financière un pilier de notre souveraineté économique et un gage de confiance envers nos partenaires .
Face aux défis colossaux de la dette et à l’heure de négociations cruciales avec les institutions financières internationales, confier les finances publiques à un banquier émérite comme Henri-Claude Oyima est un choix à la fois audacieux et indispensable. Pour moi, la stratégie d’endettement de notre pays, doit être pensée comme un levier structurant au service de l’ambition économique et infrastructurelle du Président de la République, son Excellence Brice Clotaire Oligui Nguema .
L’expérience et la vision stratégique d’un dirigeant du niveau de monsieur Henry-Claude Oyima sont des atouts majeurs dont le pays a besoin pour donner corps au projet de société du président de la République, pour redresser les comptes publics et moderniser l’administration financière. »
Jean-Fidèle Otandault
Expert-comptable, Ancien ministre d’Etat, ministre des Comptes publics
GMT TV