Oyem : la BRI empêche violemment le meeting d’Ensemble pour le Gabon

La tension politique continue de s’exacerber au Gabon à l’approche de l’élection présidentielle du 12 avril prochain. Ce jeudi 13 février 2025, à Oyem, dans la province du Woleu-Ntem, les forces de la Brigade de Recherche et d’Intervention (BRI) ont brutalement dispersé une tentative de meeting organisée par la plateforme Ensemble pour le Gabon, dirigée par l’ancien Premier ministre Alain-Claude Bilie-By-Nze.
Un meeting interdit, du matériel confisqué. Témoignant sur les réseaux sociaux, Annie Léa Meye, membre active de la plateforme, a dénoncé une véritable répression orchestrée par les forces de l’ordre. « Nous avons loué le stade de Mekaga, mais hier soir, on nous a informés sous pression que nous ne pouvions plus l’utiliser. Face à cette interdiction arbitraire, j’ai décidé d’organiser la rencontre sur un terrain privé appartenant à ma famille », a-t-elle expliqué.
Mais alors que l’équipe de l’opposition préparait l’installation du site, trois véhicules de la BRI ont fait irruption, démontant tentes et chaises, et procédant à plusieurs interpellations. « Ils ont pris tout le matériel, y compris chez une dame qui tient un bar à côté. Ils ont également arrêté la personne qui nous avait loué les chaises. Quand j’ai demandé des explications, on m’a simplement répondu : ‘’Je ne discute pas avec vous’’ », a-t-elle poursuivi, dénonçant un climat de violence et d’intimidation politique.
Le Gén. Oligui Nguema va-t-il tolérer cette dérive autoritaire sous « sa transition » ?
Cet événement s’inscrit dans un contexte politique explosif, où les entraves aux libertés publiques se multiplient malgré les promesses de renouveau démocratique du régime de transition. Après le coup d’État du 30 août 2023, qualifié de « coup de libération », le général Brice Clotaire Oligui Nguema et le Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI) avaient promis une ouverture politique et un respect strict des principes démocratiques.
Or, l’interdiction brutale de ce meeting illustre, selon l’opposition, un retour aux méthodes coercitives du passé. « Voilà Oyem, voilà la transition, voilà la situation dans laquelle nous sommes », conclut Annie Léa Meye, dénonçant un pouvoir qui, selon elle, n’entend pas respecter ses engagements en matière de liberté d’expression et de débat démocratique.
GMT TV