Ntoum : Pollution sonore, une stratégie marketing au rond-point du Pk12
Le rond-point du Pk12 dans le 3ème arrondissement de la commune de Ntoum, est une véritable discothèque à ciel ouvert. Dans cette ruche d’activités, où les commerçants se disputent l’attention des clients, un phénomène particulier attire l’attention, la pollution sonore. Plus qu’un simple désagrément, le bruit est devenu une véritable stratégie marketing pour certains vendeurs.
Le rond-point du Pk12, véritable concentré d’activités de tout genre, est une pépinière de bruits assez nuisible pour les usagers quotidien. Ce trop plein musical remet en cause la quiétude dans cet endroit public. Pour les auteurs de ces bruits, bien que malaisant, ils y voient une forme d’attraction dans leurs commerces.
Le bruit, un outil pour capter l’attention
Entre les haut-parleurs des vendeurs de téléphones, les radios diffusant de la musique à plein volume et les cris des commerçants vantant leurs produits, le marché du PK12 est un mélange incessant de sons. Les vendeurs misent sur cette cacophonie pour se démarquer. « On le fait pour animer le coin, deuxièmement pour animer le magasin », explique Kevin, Dj. En diffusant de la musique populaire ou des jingles accrocheurs, ils espèrent attirer les passants vers leurs stands.
Si cette stratégie semble efficace pour certains commerçants, elle ne fait pas l’unanimité. De nombreux clients se plaignent de la difficulté à se concentrer dans ce vacarme permanent et souhaiteraient qu’une solution soit apportée. « Il faut décentraliser parce que le Pk12 est trop concentré, les bars sont non loin de la voix principale et la musique se perpétue à tout moment», déclare Mbari, usager.
Des conséquences à long terme
Outre les désagréments immédiats, cette pollution sonore pourrait avoir des conséquences sur la santé des commerçants et des clients. « Oui ça nous donne la tension, les céphalées, (…) si tu dis à quelqu’un de baisser sa musique c’est pas évident », confie Rita, commerçante de la place. Une exposition prolongée à des niveaux sonores élevés peut provoquer des troubles de l’audition, de la fatigue, voire du stress.
Pour beaucoup, ce marché illustre un paradoxe : le bruit attire autant qu’il rebute. Bien que la musique adoucit les mœurs, le Code pénal en vigueur au Gabon prescrit un cadre répréhensif aux articles 453 et suivants des pollutions sonores. Une réflexion s’impose sur l’équilibre à trouver entre stratégie commerciale et bien-être collectif.
GMT TV