Nouvelle Constitution : les articles 28, 46 et 93 insidieusement modifiés après le référendum
Le jeudi 19 décembre 2024, le Président de la Transition, le Général Brice Clotaire Oligui Nguema, a promulgué la nouvelle Constitution du Gabon, marquant l’aboutissement d’un processus engagé par le référendum du 18 novembre dernier. Cependant, selon l’Alliance Démocratique et Solidaire (ADS), mouvement dirigé par Maître Istovant Nkoghe, le texte promulgué diffère de celui adopté par les Gabonais lors du scrutin.
Dans sa déclaration, le mouvement ADS dénonce des modifications importantes apportées à certains articles après le référendum, ce qui constitue, selon ses membres, une grave entorse aux principes démocratiques. Parmi les changements pointés, les articles 28, 46 et 93 ont été révisés sans consultation populaire ni explication officielle. « Modifier un texte adopté par le peuple est illégal, déloyal et anti-démocratique. C’est un véritable blasphème démocratique », a déclaré le Bureau exécutif de l’ADS.
Une fragilité juridique inquiétante
Pour l’ADS, cette situation fragilise la légitimité et la crédibilité de la nouvelle Constitution. Ils estiment qu’un tel acte pourrait conduire à une saisine de la Cour constitutionnelle, remettant en question la validité même de la loi fondamentale. « Il ne s’agit pas d’une Constitution référendaire, mais d’un texte imposé par décret présidentiel », a martelé le mouvement, dénonçant une démarche qu’ils jugent contraire à l’esprit de la souveraineté populaire.
Appel à une réflexion démocratique
Dans son communiqué, l’ADS invite les autorités de la Transition à revoir leur approche, soulignant que ce type de pratiques éloigne le pays de ses aspirations démocratiques. Selon eux, une révision transparente et inclusive du texte s’impose pour restaurer la confiance et garantir une stabilité institutionnelle durable.
Cette situation met en lumière les défis auxquels le Gabon est confronté dans son processus de transition et de refondation institutionnelle. Pour l’Alliance Démocratique et Solidaire, il est essentiel de replacer la souveraineté populaire au cœur des décisions politiques.