Nouveau Code électoral : le droit de vote des détenus, un enjeu majeur pour une démocratie inclusive
Alors que la Commission nationale pour l’élaboration de l’avant-projet du Code électoral intensifie ses travaux, l’ONG SOS Prisonniers Gabon (SPG) a pris position pour le respect du droit de vote des détenus. Dans une lettre adressée à la coordinatrice Murielle Minkoue Mintsa, l’organisation appelle à la création de centres de vote dans chaque établissement pénitentiaire, une mesure jugée essentielle pour garantir l’inclusivité du processus électoral.
Le droit de vote : un principe fondamental. Présidée par Lionel Ella Engonga, également député de la transition, l’ONG SOS Prisonniers Gabon a rappelé que le droit de vote constitue un pilier de la citoyenneté. Ce droit est protégé par l’article 25 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, qui stipule que tout individu remplissant les conditions requises doit pouvoir exprimer sa volonté lors des scrutins.
Dans son courrier, Lionel Ella Engonga a souligné que la condition carcérale ne devrait pas être un obstacle à ce droit pour les détenus n’ayant pas été déchus de leurs droits civils et politiques. « Tout individu doit pouvoir voter, même en détention, dès lors qu’il conserve ses droits », a-t-il plaidé, ajoutant que l’ouverture de centres de vote dans les prisons renforcerait la démocratie inclusive au Gabon.
Une demande réitérée dans un contexte de transition
Ce n’est pas la première fois que cette requête est formulée. En février 2023, Lionel Ella Engonga avait adressé une demande similaire aux autorités de l’ancien régime, sans succès. Aujourd’hui, le contexte de transition politique pourrait offrir une meilleure écoute à cette revendication, jugée essentielle par SPG pour la consolidation d’un système électoral transparent et équitable.
Selon SOS Prisonniers Gabon, l’intégration des détenus au processus électoral symboliserait un pas important vers une gouvernance véritablement inclusive. L’organisation propose l’ajout d’un chapitre dédié au droit de vote des détenus dans le nouveau Code électoral, avec des dispositions claires pour organiser des scrutins en milieu carcéral.
Une avancée nécessaire mais incertaine
Alors que la Commission nationale poursuit ses travaux, la question reste ouverte : le Gabon fera-t-il le choix d’intégrer pleinement les détenus dans son processus démocratique ? L’enjeu dépasse le simple cadre juridique : il s’agit de réaffirmer l’engagement du pays en faveur d’une démocratie où personne n’est laissé de côté.