Ndjolé : 2 secrétaires cantonaux au gnouf pour avoir établi un faux acte de naissance à un étranger

Raphaël Nseh et Edouard Minang, âgés de 47 et 59 ans, tous deux de nationalité gabonaise, ont été mis aux arrêts pour avoir établi un faux acte de naissance à un citoyen congolais à Ndjolé, mercredi 30 avril 2025. Ces derniers, secrétaires cantonaux, auraient été saisis grâce à l’interpellation du ressortissant congolais par les agents de la Police Judiciaire de la localité.
À Ndjolé, chef-lieu du département de l’Abanga-Bigné, une affaire de faux en écriture publique secoue l’administration locale. Deux secrétaires cantonaux en poste à la préfecture, Raphaël Nseh (47 ans) et Paul Édouard Minang (59 ans), ont été incarcérés à la prison de Lambaréné. Ils sont accusés d’avoir établi illégalement des actes de naissance à des ressortissants étrangers, en utilisant des cachets périmés de l’ancien préfet.
Une fraude démantelée grâce à une arrestation fortuite
Tout est parti de l’interpellation d’un ressortissant congolais, Ismaël Lebengue, âgé de 34 ans, mercredi dernier à Ndjolé. Ce dernier, porteur d’un acte de naissance gabonais manifestement frauduleux, a été cueilli par les éléments de la Police judiciaire (PJ). Son arrestation a permis aux enquêteurs de remonter jusqu’à ses complices au sein de l’administration locale.
Lors de leur audition dans les locaux de l’antenne provinciale de la PJ à Lambaréné, les deux agents ont reconnu les faits. Ils auraient utilisé des cachets officiels périmés pour produire ces documents, moyennant des sommes d’argent. « Ils reconnaissent avoir établi ces actes illégaux depuis 2021, principalement à des enfants de familles expatriées », confie une source judiciaire.
Une justice qui veut faire exemple
Déférés lundi dernier devant le parquet près le tribunal de première instance de Lambaréné, les trois mis en cause ont été placés sous mandat de dépôt. Cette affaire, qui met en lumière une pratique aussi illégale que dangereuse pour l’intégrité de l’état civil gabonais, pose une nouvelle fois la question de la sécurisation des documents administratifs et de la responsabilité des agents publics.
Alors que le président Brice Clotaire Oligui Nguema a fait de la lutte contre la corruption et l’impunité un axe majeur de son projet républicain, cette affaire tombe à point nommé pour illustrer l’ampleur du chantier à mener au sein des administrations déconcentrées.
GMT TV