Minvoul : À quand la poursuite des travaux de voiries ?

Dans le chef-lieu du département du Haut-Ntem, Minvoul, l’attente se fait longue et amère. Durant la campagne présidentielle qui a porté Brice Clotaire Oligui Nguema au pouvoir le 12 avril dernier, les annonces grandioses sur les infrastructures routières avaient suscité un espoir immense. Pourtant, six mois plus tard, la réalité sur le terrain est cruelle avec des chantiers à l’arrêt, laissant les habitants face à des voies impraticables, surtout avec l’arrivée de la saison des pluies.
Les matériaux épars, abandonnés sans engins de construction, symbolisent ce qui ressemble à un mirage électoral. Minvoul, souvent trivialement surnommée « le village des pygmées », reste figée dans un état de sous-développement chronique. Depuis 1978, des initiatives ont été lancées puis interrompues, condamnant la localité à une accessibilité limitée aux véhicules et à un progrès économique ralenti. Historiquement marginalisée sous l’ancien régime Bongo-PDG, qui l’a berné pendant plus de 40 ans, le chef-lieu du Haut-Ntem avait massivement tourné le dos à ce passé en accordant un score stalinien à Brice Clotaire Oligui Nguema.
Minvoul oublié malgré son plébiscite pour le pouvoir actuel ?
Si au scrutin présidentiel, l’espoir était palpable voire à son apogée, Minvoul a cru bon de le renforcer par les victoires locales d’Alexis Nnang Ntseme au 1er siège et d’Eric Essono Mezui au 2e siège, tous deux UDB. Seulement, aujourd’hui, les interrogations fusent. Minvoul occupe-t-elle une place dans l’agenda prioritaire du pouvoir ? Les habitants, reconnus pour leur intégrité dans un pays en proie au « kounabelisme », se demandent si les promesses ne sont pas reléguées aux calendes grecques. « Sommes-nous repartis pour un cycle de mensonges ? » s’interroge un étudiant originaire de Minvoul, exaspéré par les belles paroles sans suite. Malgré les carences infrastructurelles qui auraient pu enflammer les esprits lors des élections bien déroulées, la patience s’effrite.
Brice Clotaire Oligui Nguema, artisan de cette nouvelle ère, prendra-t-il le risque de perpétuer la « danse du mensonge » envers Minvoul ? L’UDB, qui se prévaut d’être un parti de bâtisseurs, doit agir concrètement. Relancer les travaux routiers à Minvoul serait une illustration parfaite de ses engagements. Cette dynamique redonnerait espoir à une population lasse des annonces pompeuses. Dans un Gabon en quête de renaissance, ignorer cette localité, maintenue au rang de bourgade malgré les opportunités économiques qu’elle a, serait une faute grave, renforçant le sentiment d’abandon. Il est temps que les engins roulent, que les routes s’ouvrent, et que Minvoul sorte de l’ombre.
GMT TV